Paso Doble n°285 : Il était un petit navire qui avait déjà navigué…

A las cinco de la tarde…

La mer, qu’on voit danser…

Voici l’affiche retenue par Nicolas SArkozy pour sa campagne 2012.

Paso Doble n°285 : Il était un petit navire qui avait déjà navigué…

Je la trouve très intéressante, pour deux raisons :

- François Hollande a fait le choix de coller à François Mitterrand, et donc son arrière-plan culturel (cf. les affiches de Tonton), c’est la ruralité, les petits clochers, les paysages verdoyants, et la France de la chataîgne (qui l’a d’ailleurs imposé face à Martine Aubry, comme le montrent ses amitiés au Sénat). Bref, la Corrèze. Exactement l’angle d’attaque sarkozyste de 2007 (cf. plus loin).

Sarkozy, lui, en 2012 a choisi la mer. C’est l’autre dimension Française, pays écartelé entre sa vocation continentale (dont l’héritière est l’Union Européenne) et navale (la Francophonie). Voilà un choix très novateur, car la France se pense d’abord comme un territoire, et donc assez déroutant. Néanmoins, le message est bien là : Sarkozy entend incarner l’infini des possibilités et l’ouverture au monde.

- L’image de la mer d’huile est casse-gueule, surtout pour un candidat ami de Bolloré qui lance sa campagne 1 mois après le Concordia et les affres de la politique en Méditerranée. Néanmoins, l’image suit la dialectique : Sarkozy est un capitaine serein qui n’abandonne pas le navire en haute-mer. Là aussi, Sarkozy tente de contrebalancer son image de bougisme avec un plan très horizontal.

- Plus drôle encore, l’affiche de Sarkozy n’est pas complètement l’antithèse du « sphynx »…