“Oui chuis candidat” N. Sarkozy 15 février 2012 sur TF1
Nicolas Sarkozy déboule sur twitter. Le jour de l’annonce de sa candidature. Que TF1 aura le privilège de mettre en scène. L’intrusion du président de la République dans le microcosme twitter rend assez bien compte de la construction de la légitimité qui s’opère dans la bulle médiatique.
On pourrait d’ailleurs penser que twitter, les réseaux sociaux sont un épiphénomène. Un vase clos qui ne résonne que pour une microsociété, centrée sur elle-même. Qu’il ne faut pas se formaliser de l’état d’esprit d’une poignée de médiacrates influents. A la nuance près que nulle part ailleurs le débat n’a lieu.
Le débat politique s’étend. Hors des effets d’annonces et des coups d’éclat médiatiques, pour exister et se légitimer. Donc bien au-delà des réseaux sociaux se posent la question du sérieux d’une candidature à l’élection présidentielle.
Que reste-t-il des outrances d’un président et de ses séides, qui pendant cinq ans nourrirent haine et xénophobie ? Que reste-t-il des discours de Grenoble, des dérapages de B. Hortefeux, des considérations civilisationnelles de C. Guéant, de la cancérisation des assistés de L. Wauquiez ? Comment qualifier une politique émotionnelle qui favorise la réémergence du Front National, pour (espérer) la siphonner à l’approche d’une élection.
Cette façon qu’E. Morin qualifie de “Vychisme rampant sans occupation”.
Quand le moment du Spectacle arrive. Ce moment d’amnésie où toute la microsphère qui fait l’opinion se range derrière l’information brute. Ou tout esprit critique, mis en perspective s’efface devant l’importance de l’instant. Ce moment Spectacle de cerveau disponible où un président devient candidat. Et tout lui est pardonné puisqu’il anime.
Cinq ans de fiction Sarkozy n’auront pas réussi à décrédibiliser l’homme de Neuilly. À rendre totalement inepte une annonce de candidature à la Présidence de la république finalement ridicule. Qu’une communauté saine relèguerait au rang de farce politique. Mais au contraire, le délirant fait office de norme ; l’irrationnel règne.
Comme jamais.
Vogelsong – 15 février 2012 – Paris