Le gynécologue Israël Nisand, qui vient de remettre son rapport sur la contraception et l'avortement chez les jeunes filles, remet à l'ordre du jour, la contraception gratuite pour les jeunes. Ce rapport relance le débat sur l'autorisation de délivrance de la contraception gratuite et sans autorisation aux mineures, et sans information des parents, un débat qui avait connu, sur proposition de Loi de Bérengère Poletti en novembre dernier, un accueil mitigé à l'Assemblée nationale.
Le professeur Israël Nisand est à l'origine, depuis plusieurs années, le défenseur de ce principe d'accès gratuit pour les mineures. Dès octobre 2010, le Pr Nisand dénonçait les 15.000 avortements, chaque année, subis par les adolescentes mineures, malgré, pour les deux tiers d'entre elles, l'utilisation d'une contraception (orale, pour plus de 42 % d'entre elles). En 2010 sur 18.000 mineures enceintes, 13.500 avaient ainsi eu recours à l'IVG.
Lorsque la secrétaire d'Etat à la Jeunesse Jeannette Bougrab a fait appel au Pr Nisand pour analyser ce paradoxe français, elle devait augurer de ses préconisations. Le rapport remis aujourd'hui appelle l'Assurance maladie et les laboratoires pharmaceutiques à œuvrer ensemble pour cet accès gratuit des jeunes à la contraception. Aujourd'hui, rappellent, Israël Nisand, Brigitte Letombe, gynécologue et présidente d'honneur de la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale et Sophie Marinopoulos, psychologue- auteurs du livre « Et si on parlait de sexe à nos ados ? Pour éviter les grossesses non prévues chez les jeunes filles »*, (Ed. Odile-Jacob), l'accès gratuit à la contraception n'est mis en place que dans les centres de planification.
Le forfait contraception reprend les recommandations du rapport Poletti ou encore le concept du Pass santé contraception sur le principe d'une prescription par un médecin ou une sage-femme d'une contraception adaptée, avec un remboursement de l'Assurance maladie qui n'apparaîtrait pas sur le décompte de remboursement des parents, directement aux pharmaciens, sur la base d'un tarif préférentiel.
Notons qu'actuellement, des collèges de gynécologues et obstétriciens se sont rapprochés de la Mutuelle Générale de l'Education Nationale (MGEN) et de la Mutuelle des Etudiants (LMDE) pour militer pour la santé des femmes et l'accès à une contraception gratuite…pour toutes les femmes.
* Editions Odile-Jacob
Sources : AFP, Rapport d'information sur la contraception des mineures, par Madame Bérengère Poletti, Enquête DREES 2007 sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) (Visuel Fotolia-vignette FDA)
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