Bitter Sugar, chorégraphie de Raphaëlle Delaunay
Publié le 16 février 2012 par Onarretetout
On peut voir ce spectacle sans références, mais Raphaëlle Delaunay cite les Lindy Hoppers dans un film de 1941, Hellzapoppin. J’ai donc cherché sur Internet la « fameuse scène » de danse filmée par H.C. Potter (cliquer sur l'image ci-dessous). J’ai aussi cherché les références musicales de ce spectacle dont la présentation ne cite que deux noms au « son ». Musiques de Count Basie, Duke Ellington, et la voix tellement émouvante de Billie Holiday. Car ce sont ces musiques et cette voix qui nous transportent, nous donnent envie de bouger sur notre siège, me donne cette envie, à moi qui ne danse pas, et qui regarde les cinq danseuses comme si elles étaient des signes graphiques sur une page blanche. Signes mouvants, claquements de doigts, frappes de pieds, par deux, par trois, emportés par la trompette, le saxophone, le piano. Solo en tutu sur les pointes pour un air connu de James Brown qui fait sourire le public, tandis que le rideau de fond de scène s’ouvre sur une lumière rouge qui envahit peu à peu le plateau, cinq corps désarticulés trouvant leur rythme propre. Cinq, comme les doigts d’une main, chacun différant de l’autre, capables de bouger indépendamment mais formant une sorte d’unité. Unité jaillissant de l’orchestre, les entraînant toutes, en traversant l'histoire des peines, des joies, des luttes des Noirs américains, dans un tourbillon joyeux et chaleureux. Et, quand un homme (Mani Asumani Mungai) rejoint le groupe, il y a certes de la complicité, mais quelque chose change, qui nous permet peut-être de sortir de cette sorte d’envoûtement où nous tenaient la chorégraphe et les danseuses : Raphaëlle Delaunay, Chantal Loial, Sonia Mvondo, Sandra Sainte Rose-Franchine et Asha Thomas.