Sauf si vous êtes de gauche, comme c’est votre droit, et que vous n’adhérez pas aux idéaux conservateurs – la compétition, la responsabilité individuelle, la rigueur de gestion -. Parce que le film de Phyllida Lloyd est un film militant, comme nous en voyons tous les jours dans l’autre camp. Comme tel, il est mal supporté par une grande partie de la critique parisienne.
Est-ce un film politique ? oui, mais incomplet.
Il est centré sur la trahison qui mettra fin au pouvoir de Maggie Thatcher. Il n’a qu’à s’inspirer des classiques anglais, notamment les pièces de Shakespeare où les puissants finissent trahis par des gnomes dévorés de cupidité et de trouille – autrefois, les frères du Roi et les amants de la Reine, aujourd’hui, les membres du Cabinet et du Parlement.
Mais la réalisatrice a pris le parti de montrer l’humanité de Margaret Thatcher, dans son couple idéal avec Dennis, et ne veut manifestement pas brouiller cette image. La complexité du personnage est donc mise à mal, et c’est dommage.
Mais globalement, ce film mérite d’être vu, surtout pour la performance de Merryl Streep et de Jim Broadbent.