La Dame de fer, film de Phyllida Lloyd

Publié le 16 février 2012 par Mpbernet

La critique de Claude :

Un film passionnant et puissant, qui ne vous laissera pas indemne. Sauf…

Sauf si vous êtes de gauche, comme c’est votre droit, et que vous n’adhérez pas aux idéaux conservateurs – la compétition, la responsabilité individuelle, la rigueur de gestion -. Parce que le film de Phyllida Lloyd est un film militant, comme nous en voyons tous les jours dans l’autre camp. Comme tel, il est mal supporté par une grande partie de la critique parisienne.

A éviter aussi, si vous avez plus de 60 ans, car c’est un film sur la vieillesse et sur la maladie d’Alzheimer, d’une grande cruauté. Il vous montre sans ambages où vous allez en arriver, tôt ou tard, sauf si un providentiel infarctus vous en préserve.

Est-ce un film politique ? oui, mais incomplet.

Il est centré sur la trahison qui mettra fin au pouvoir de Maggie Thatcher. Il n’a qu’à s’inspirer des classiques anglais, notamment les pièces de Shakespeare où les puissants finissent trahis par des gnomes dévorés de cupidité et de trouille – autrefois, les frères du Roi et les amants de la Reine, aujourd’hui, les membres du Cabinet et du Parlement.

Mais il faudrait aussi montrer la capacité de Maggie à mordre et à blesser, son caractère inflexible – dans le coulage du croiseur Général Belgrano, navire école de la Marine argentine,  pendant la guerre des Malouines, ou dans le traitement de la question irlandaise et des grèves de la faim finalement mortelles -. Peut être aussi son obstination à Bruxelles, mais là il s’agit plutôt de folklore. 

Mais la réalisatrice a pris le parti de montrer l’humanité de Margaret Thatcher, dans son couple idéal avec Dennis, et ne veut manifestement pas brouiller cette image. La complexité du personnage est donc mise à mal, et c’est dommage.

Mais globalement, ce film mérite d’être vu, surtout pour la performance de Merryl Streep et de Jim Broadbent.