« Combien de fois Craig avait-il vu Nicole se ramener ainsi une mèche derrière l'oreille tout en réfléchissant avant de parler ? Cette femme aurait pu être Nicole, si Nicole avait vécu suffisamment longtemps. (...) Elle s'humecta les lèvres, se les mordit, puis déclara : "Elle n'était pas morte." »
Quand la mort vient bouleverser la vie tranquille d'un campus américain...
Laura Kasischke autopsie une nouvelle fois l'Amérique bien pensante. La critique est acerbe, le vernis se craquèle, les fissures apparaissent. L'auteure excelle dans la balade du lecteur qui, un pied dans la tombe et l'autre qui glisse, est hanté par un double fantôme, celui d'un des personnages principaux, Nicole Werner mais aussi celui, plus insaisissable, d'une impression, d'une fascination obsédante.
Un roman d'apprentissage qui appréhende la mort pour mieux la démystifier mais qui à force de trop vouloir égarer le lecteur, le perd dans les dédales des personnages, du passé et du présent.
Alors oui, c'est un très bon roman, on ressent la maîtrise, le contrôle. J'aurais aimé davantage de lâcher prise ou dans l'écriture, comme dans la société qu'elle dénonce, une faille. Un avis un peu plus modéré mais surtout ne m'écoutez pas, il le mérite.