Les deux chiffres qui ridiculisent la « TVA sociale » : un gain de 0,4% pour l’industrie, 132 000 euros par emploi !
Par Alain Madelin
Le premier chiffre est issu du rapport de Gilles Carrez (UMP) sur le collectif de baisse de charges patronales liées à la « TVA sociale » : 3,3 milliards iront vers l’industrie.Ce qui pour un chiffre d’affaires global de l’industrie de 800 milliards HT (et hors énergie) correspond à un gain total de 0,4% que les entreprises décideront ou non de répercuter dans leur prix.
Dans mon précédent article l’extravagante TVA sociale, je pronostique que les gains de compétitivité de la « TVA sociale » représenteraient une baisse de 0,5% du prix de vente HT pour un produit industriel moyen. Nous y sommes.
Vouloir faire croire qu’avec un tel choc de compétitivité, les entreprises cesseront de délocaliser ou relocaliseront est tout simplement ridicule.
Le deuxième chiffre est livré par le Ministère du budget : la « TVA sociale » devrait permettre de créer 100 000 emplois supplémentaires au cours des trois prochaines années.
Une affirmation qui a fait écrire à Philippe Mabille sur « la Tribune.fr » que c’était là « un pari audacieux et un mode de communication à la mode soviétique ».
Si baisser le coût du travail peu qualifié peut assurément contribuer à en élargir le nombre, il n’en va pas de même quand cette diminution du coût est artificielle et provient de prélèvements publics supplémentaires. Il y a alors « ce que l’on voit » : les emplois créés, et « ce que l’on ne voit pas » de l’autre : les emplois empêchés de naître de par ce prélèvement supplémentaire et la perte de compétitivité.
Quoi qu’il en soit, même si l’on devait retenir cette estimation gouvernementale avantageuse, il n’en resterait pas moins que 100 000 emplois pour 13,2 milliards, cela fait 132 000 euros par emploi créé !
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