Non, tous les chasseurs n'ont pas 0,25 g d'alcool dans le sang à 8 heures du mat'. Il y en a qui tapent aisément dans les 0,60 voire les 0,80.
Tu diras que c'est pas bien grave, que chacun a le droit de se murger chez soi, à l'heure qu'il veut, de remplacer le café noir/tartine beurrée par un pichet de rosé accompagné d'une tranche de pâté.
Mais le souci, c'est que les chasseurs ne se contentent pas de rester à la maison : ils sortent, vont gambader d'un pas lourd et caoutchouteux à la fois dans nos campagnes où ça fait un bail qu'on n'entend plus mugir qui ce soit. Et surtout, mieux équipés que certains féroces soldats d'autrefois, ils sont bien armés.
Alors lui, il avait 0,20 g dans le sang à l'arrivée des gendarmes. Deux heures après avoir commis sa bavure.
Je te demande de te reporter à mon article du 11 novembre dernier : http://www.taomugaia.fr/archives/2011/11/11/22643976.html
Pour résumer, il a exécuté un cheval broutant paisiblement dans son enclos en voulant tirer un sanglier.
"J’ai vu noir, j’ai tiré !" qu'il a dit monsieur le chasseur, devant le tribunal, pour expliquer son geste.
C'est énorme, hein ? "J’ai vu noir, j’ai tiré !" "J’ai vu noir, j’ai tiré !" "J’ai vu noir, j’ai tiré !"...
On sait que ce tireur d'élite est également un tireur de litres. Au moment des faits, c'est à dire au petit matin, il est flagrant qu'il n'avait pas sucé que de la glace.
Ce mec est passé cette semaine devant le tribunal de police pour répondre de sa déconnade. Son avocat l'a décrit comme un "homme honnête qui respecte depuis 36 ans l’ensemble de la réglementation".
Voilà, tu as tout pigé; c'est pour des types comme lui, exemplaires, que le Sénat et l'Assemblée nationale viennent de pondre des lois chasse sur mesure.
Je suis invité, tu es invité, nous sommes tous invités à reconnaître la valeur de ce genre de personne, tout à la fois gestionnaire de la biodiversité, promoteur du développement durable, éducateur à l'envrionnement et scientifique (Sarkoléon ayant décidé de leur accorder la chasse exclusivement scientifique de piafs en voie d'extinction).
Avec autant de qualités reconnues, ça ne m'étonne pas plus que ça que les chasseurs picolent sec. C'est pas évident à assumer.