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Depuis 1628, la question des théâtres relève du Conseil des Dix. Chaque mois, cette assemblée nomme trois capi qui supervisent toutes les affaires relatives aux théâtres de la ville et à leur personnel. Il s'agit surtout de préserver la tranquillité et la prospérité des citoyens vénitiens, d'éviter les conjurations, de freiner les déploiements de luxe et d'exercer une tutelle sur les bonnes moeurs de la cité. Avant l'ouverture de la saison, les Provveditori del Comune mandatent un architecte qui vérifie le bon état de la salle. Ils fixent les heures des représentations et c'est encore à eux que le librettiste doit soumettre le texte de son drame avant de le faire imprimer. Le Magistrato alla Bestemmia (blasphème) veille à ce que rien ne blesse la religion ou les bonnes moeurs.Les provveditori alle Pompe sont chargés des déploiements de luxe et du gaspillage à Venise en général et dans les théâtres en particulier. Dès 1684, il est interdit de faire représenter des opéras et quelque forme de spectacle que ce soit durant la quinzaine précédant Noël. La fête de Noël étant terminée, la principale saison d'opéra, appelée "Carnaval" ou "Hivernale" est ouverte et dure jusqu'au Carême.Quelques représentations commencent à être organisées durant les mois d'automne et en 1722, considérant la foule d'étrangers que ces spectacles attirent dans la Cité des Doges, le Conseil des Dix autorise l'ouverture des théâtres d'opéra pendant la Fiera della Sensa.tiré de "les grands castrats napolitains à Venise au XVIIIe siècle" - Sylvie Mamy