Frappé par on ne sait quel éclair de la grâce divine, notre président se propose de donner désormais la parole au peuple. Il utilisera à cette fin l’arme démocratique absolue, le référendum. Ceci suscite en moi deux réflexions :
- S’il s’agit du meilleur moyen d’obtenir l’adhésion du pays, comment se fait-il qu’il n’y ait pas déjà recouru durant son quinquennat ? Les sujets pourtant ne manquaient pas : la loi TEPA avec son fleuron, le bouclier fiscal, l’institution de l’HADOPI, la réforme des retraites, et j’en passe !
- Le dernier référendum français a eu lieu en 2005. On demandait aux Français d’adopter un projet de Constitution pour l’Europe. 55% d’entre eux l’ont refusé. En 2007, sitôt investi, notre fervent avocat du référendum, Nicolas Sarkozy, s’est employé à élaborer avec les pays membres de l’Union européenne le traité de Lisbonne, version allégée de la Constitution rejetée deux ans plus tôt. Mais, résistant à son respect immodéré pour la voix du peuple, il a alors choisi la voie parlementaire pour le faire adopter par la France.
Et il existerait encore dans notre pays des millions de citoyens prêts à croire ce que leur raconte notre prestidigitateur en chef ? On croit rêver !