Anticipation

Publié le 15 février 2012 par Ladytelephagy

Lorsqu'on aborde un épisode, c'est toujours avec des attentes, souvent positives (sinon pourquoi se mettre devant), parfois négatives (ça m'arrive plus particulièrement avec certains pilotes, par exemple, dont je n'attends pas grand'chose de brillant et/ou dont je n'ai rien entendu d'appétissant). A mesure qu'on progresse dans le visionnage d'une série, cette anticipation est supposée grandir. C'est normal de ressentir cette gourmandise de découvrir de nouvelles aventures de nos personnages préférés, de les voir sortir des répliques qu'on va applaudir et mémoriser.
J'ai réalisé que ces dernières années, je pouvais déterminer quelles étaient mes attentes à partir d'un élément très clair : quand je vois le jingle de la chaîne s'afficher. C'est un instrument de mesure extrêmement précis, pour peu qu'on prête attention à l'état dans lequel il nous met.
En réalité cet indicateur ne date pas d'aujourd'hui. Pour moi, voir s'afficher le logo de HBO avait une symbolique forte, quand j'ai commencé à découvrir des séries de la chaîne, il y a environ 10 ans. Pendant longtemps, ce son et ce visuel, liés dans mon esprit à Oz ou Sex & the City, devaient impérativement être suivis de l'un ou l'autre de ces génériques. Au point que, parfois, lorsque ce jingle s'est affiché et que d'autres génériques ont pris le relai, j'ai éprouvé une certaine déception.
Mais ce que ce phénomène indiquait alors, c'était : "j'ai hâte de retrouver mon épisode de Sex & the City, ou mon épisode de Oz, après le jingle".
Avec le temps ce signal a évolué. Désormais, voir le jingle s'afficher signifie essentiellement : "j'ai hâte de voir l'épisode d'une série de qualité commencer après le jingle".
Je ne regarde certainement pas toutes les fictions d'une chaîne donnée. Mais le jingle me met instinctivement en confiance, et dans de bonnes dispositions.
Et il est, surtout, devenu cet bref instant de quelques secondes pendant lequel l'épisode a été lancé, mais n'a pas encore commencé. Et où toutes mes attentes se concrétisent en des gestes extrêmement parlants : m'enfoncer dans mon fauteuil, pousser un soupir de contentement, rire ou battre des mains, même !
Hasard ou coïncidence, les séries de network n'ont pas de jingle au début de l'épisode. Et j'en regarde moins. C'est comme les génériques, je ne saurais trop dire si le fait qu'il n'y en est pas est l'un des facteurs qui fait que j'ai plus de mal à m'attacher à une série, ou si c'est simplement une preuve parmi tant d'autres que la série n'a pas fourni assez d'efforts. Mais c'est définitivement un point de repère.
Toute l'anticipation que j'éprouve à l'idée de lancer un épisode (comme ce soir, Äkta Människor, épisode 4) se matérialise pendant cette fraction de seconde pendant laquelle mon cerveau commence à émettre ses premières endorphines.
Le bonheur se loge vraiment dans les petits plaisirs de la vie, n'est-ce pas ?