Referendum : les 5 questions que Nicolas Sarkozy devrait poser aux français… et qu’il ne posera jamais

Publié le 15 février 2012 par David Talerman

J’ai écouté attentivement le président de la République française annonçant ce soir que les Français avaient besoin d’être entendus, et que c’est la raison pour laquelle il souhaitait proposer toute une série de referendum. Il veut soumettre au peuple des questions ? C’est parfait. Voici mes suggestions.

Faire de la France une démocratie directe… comme la Suisse

Les Français veulent être entendu ? Je propose au président de la République d’être encore plus efficace, d’aller un cran plus loin en proposant pour le 1er referendum la question suivante : « Acceptez-vous que la France devienne une démocratie directe ? »

Pour ceux d’entre-vous qui ne sont pas au courant, la Suisse est une démocratie directe. Concrètement, ce ne sont pas les hommes politiques, les parlementaires ou les sénateurs qui ont le pouvoir et le dernier mot, mais le peuple. En Suisse, le peuple a le pouvoir de ralentir ou de stopper une loi, ce qui lui confère un pouvoir certain, y compris sur les parlementaires qui ne peuvent pas faire n’importe quoi. Bref, ils rendent des comptes au peuple, et ils paient leurs erreurs cash.

Alors que les syndicats français prônent la défense des travailleurs, que la gauche plébiscite la politique participative, aucun homme politique français n’a osé remettre en cause ce principe. Alors qu’à l’évidence, c’est clairement dans l’intérêt du peuple. Pourquoi ? Pour ne pas perdre le pouvoir. Ce serait également responsabiliser le peuple, avec le risque de désavouer les politiques qui ont fait des choix. Et ça, aucun homme politique français ne le souhaite, car ce serait une perte évidente de liberté, comme celle, par exemple, de faire des dépenses publiques inconsidérées.

Supprimer le statut de fonctionnaire « à vie »

En France, de nombreux fonctionnaires ont leur métier pour la vie. Ceci entraine un certain nombre de biais et de déviances qui empêchent bon nombre d’administrations de tourner correctement. Voici donc la question que je propose :

« Acceptez-vous la suppression du statut de fonctionnaire à vie en contrepartie d’une rémunération plus importante accordée à ces fonctionnaires ? »

Je suis conscient que je ne me ferai pas que des amis avec une telle proposition, mais je pense qu’un modèle aussi vieux doit être dépoussiéré. Et qu’un referendum est l’occasion rêvée de le faire.

Supprimer les statuts privilégiés des ministres et des parlementaires

Les Français en ont peut être assez de ne pas avoir la parole, mais ils en ont encore plus marre de constater que les politiques et autres parlementaires bénéficient d’avantages à peine croyables, comme par exemple le fait que les sénateurs français, qui ont voté les nouvelles lois sur la retraite, sont eux-mêmes soumis à une lois différente, beaucoup plus avantageuse ou que les anciens Présidents de la République bénéficient de locaux, d’une équipe à leur disposition aux frais du contribuable… D’où ma question :

« Acceptez-vous que les hommes politiques et parlementaires français soient soumis aux mêmes lois et règles que tout le monde et qu’ils renoncent à tous leurs privilèges, financiers et matériels? »

Faire en sorte que le président de la République soit un justiciable comme les autres

Nous autres Français sommes tellement traumatisés par notre histoire et notre relation avec la couronne, que nous jugeons normal que le président de la République bénéficie d’un traitement de faveur dans les affaires qui le lient à la justice. Pourquoi le président de la République ne serait-il pas soumis aux mêmes lois que n’importe lequel d’entre-nous ? Voici donc ma proposition suivante :

« Acceptez-vous que le Président de la République française soit traité comme un justiciable comme les autres et qu’il soit soumis aux même lois que n’importe quel citoyen ? »

Réformer en profondeur le droit du travail en France et reculer l’âge de la retraite à 67 ans

Supprimer les 35 heures, rendre le licenciement plus facile, arrêter un système qui permet à des salariés de toucher des indemnités de licenciement indécentes et augmenter l’âge de la retraite : c’est ce dont la France pourrait avoir besoin demain pour rebondir économiquement et ne pas se retrouver dans le rôle de la Grèce. C’est, en Suisse, un standard qui existe depuis plusieurs années. Malheureusement, aucun homme politique français, et surtout pas en campagne, n’oserait prendre de mesures aussi impopulaire, même si les études montrent que les pays qui ont adopté ce modèle s’en sortent le mieux. Alors rêvons un peu, et voici ma 5ème question : « Acceptez-vous de  réviser totalement le droit du travail et de renoncer à tous les avantages acquis ?« , avec son corolaire pour la retraite.

Moi, il me semble assez improbable que le Président fasse de telles propositions. Qu’en pensez-vous ? Avez-vous d’autres propositions ?

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