08 mars 2008
Yael Naim? Victoire de la musique
Pour sa victoire de la musique, je remets mon post du 18 décembre 2007.
Sa seconde vie
Heureusement,
dans les Dix Commandements, un sauveur se présente en la personne de
Jean-Philippe Verdin, alias Readymade FC, qui grenouillait lui aussi pour
raisons alimentaires dans le peplum d'Obispo. Verdin propose à Yael de
chanter deux titres sur son album, Babilonia, complétant ainsi un casting
classieux où figurent déjà David Sylvian et Feist.
Elle hérite d’un voluptueux
The Only One et contribue à l’écriture de Slide, où elle investit déjà beaucoup
d’elle-même, comme un prélude au futur qu’elle songe alors à se dessiner,
conforme à son amour du folk vaporeux, de la pop d’orfèvre et du songwriting féministe. La
rencontre suivante, en 2004, achève de rendre ces désirs réalisables. David
Donatien, percussionniste abonné aux poids lourds de la chanson hexagonale
(Lavilliers, notamment), n’appartient pas à ce monde de délicatesse et de
frêles ombrages auxquels il va pourtant s’acclimater, première victime d’un
envoûtement désormais général. Mieux encore, David Donatien va devenir sans
précipitation un partenaire idéal, celui capable d’amener le professionnalisme
nécessaire à l’accomplissement des chansons sans rien ôter de leur frémissement
originel. Du coup, Yael tient à préciser en préambule que Yael Naim, c’est elle
et lui sur un même pied d’égalité. Un duo qui porte son nom pour des raisons
stratégiques évidentes.
Pendant
des mois, dans les quelques mètres carrés de l’appartement qu’elle occupe dans
le quartier de la Bastille, ils ont enregistré la quasi-totalité des pistes de
l’album, et le reste émane d’autres home-studios amis. Loin
pourtant d’un manifeste lo-fi ou d’une œuvre de chambre tubarde et
introspective, il souffle tout au long du disque comme un vent de plénitude, un
climat de chaleur domestique comme on en trouve chez Fiona Apple ou Aimee Mann,
sœurs d’âme évidentes de Yael Naim. Aux chansons en hébreu du départ,
émotionnellement les plus vibrantes, sont venues s’ajouter celles en anglais –
dont une reprise à nu du Toxic de Britney Spears – et ce Paris trilingue qui,
lors des premières parties de Vincent Delerm à l’Olympia, fit chavirer un
public qui ne s’attendait pas à une telle étreinte. Son tube actuel, New Soul,
à classer plutôt dans la seconde catégorie, lui est apparu après une
conversation avec une amie qui croit à la réincarnation. Sans préjuger des
forces de l’esprit, constater déjà qu’il existe une vie aussi radieuse après
Obispo est un motif d’immense réjouissance.
Yael Naim - New Soul [Live Taratata]
Posté par va33 à 22:26 - Musique - Commentaires [4] - Rétroliens [0] - Permalien [#]