Homeland : Critique de la saison 1

Homeland : Le sergent Américain Nicholas Brody revient au pays après avoir été déclaré disparu depuis 2003, puis finalement sauvé lors du Raid « Delta Force ». Carrie Anderson, officier de la CIA, persuadée qu’une attaque terroriste reverra le jour à cause d’un infiltré qu’elle pense être Brody. Deux personnages qui mêlent leur destin autour de la guerre, du terrorisme, de la CIA, des Etats-Unis, de l’Irak. En gros et résumé, voilà de quoi parle Homeland, le nouveau drama de Showtime.

Homeland a clairement été l’une des séries la mieux accueillie par le public durant la saison 2011/2012 la preuve, celle-ci a raflé le Golden Globes de la meilleure série dramatique, et Claire Danes qui interprète l’un des personnages principaux, la récompense pour avoir été la meilleure actrice dans une série dramatique. Je me devais donc de faire une petite critique après avoir vu l’intégralité des épisodes.

La série revisite la peur du terrorisme aux Etats-Unis, un sujet intéressant un peu plus de 10 ans après les attaques du 11 septembre à New York. Et si cela se reproduisait? Et si il y avait un plan en train de se mettre en place pour retoucher le coeur du pays? Un sujet important et très exploité depuis toujours dans le Pays de l’Oncle Sam, le sauveur de l’humanité. Néanmoins, dans cette version ci, qui reste tout de même très patriotique, tout n’est pas banc ou noir, ce qui l’empêche de tomber dans une version Blockbuster Américaine. Ce sont les Etats-Unis qui ont fait exploser une école, ce qui mènera Brody (Damian Lewis) à se retourner contre son propre pays. Le personnage a d’ailleurs, de mon point de vue, la vision la plus « grise » de la situation, puisqu’il est clairement tiraillé entre sa blessure émotionnelle vis à vis de l’assassinat du fils à Abu Nazir et sa famille -qui l’empêchera finalement sur le court terme de tout faire exploser-.

La peur, un sujet développé sous plusieurs formes. Du côté de chez Carrie (Claire Danes), la peur du terrorisme l’amène à l’obsession, la dépression, la folie. Déjà malade -le personnage est bipolaire-, cette peur nous amène à découvrir la folie humaine dans toute sa splendeur, point qui m’a particulièrement plu. Après tout, n’est-ce pas cette même folie qui amène certains terroristes à se faire exploser pour Dieu sait quoi? Jusqu’où peut aller la folie, et quand est-ce que nous avons les pieds dans la réalité? Cette situation est particulièrement mise en valeur durant le season final, lorsque tout le monde pense Carrie folle à lier. Cette dernière finit donc pas se remettre en question, perdue parmi cette réalité et sa folie jusqu’au moment où nous découvrons que c’est elle qui est dans le vrai, et pas « les autres ».

Un point qui nous amène à réfléchir sur l’influence autour de nous : les terroristes, fous, et influencés par les gens, les situations. Carrie, un peu folle, et influencée elle aussi, jusqu’à douter d’elle-même. Les électrochocs durant le season final, ne sont-ils pas le reflet des bombes qui détruisent ces révolutionnaires? Au final, si Brody et Carrie s’entendent si bien, c’est probablement car ils sont pareils, par conséquent, chacun des gouvernements sont les mêmes aussi. Voilà la version plus grise de Showtime, qui bien sûr, n’oubliera pas de faire gagner les US d’ici la fin de la série. A noter que cette vision n’est bien sûr pas anodine lorsque l’on sait que Homeland est tirée d’une série Israélienne crée par Gideon Raff « Hatufim » , « Kidnappé » en français.

Les points ci-dessus sont les raisons pour lesquelles j’ai le plus apprécié Homeland, évidemment, il y en aurait d’autres à citer: Les acteurs sont très bons (nommons aussi Morena Baccarin alias Jessica Brody, ou encore Mandy Patinkin, qui joue Saul Berenson en plus des évidents Damian Lewis & Claire Danes), les scénarios sont intelligents et bien écrits, le suspens présent. Je m’arrêterai là, mais je recommande vivement le visionnage de la série, y compris si le style militaire/terrorisme/complot n’est pas votre sujet fétiche… après tout, ce n’est pas le mien.