Perito Moreno / El Calafate : glaçons et saucisson

Publié le 15 février 2012 par Monsieurchili @XaZ31

Titre qui parle à tout le monde, non ? J’avais aussi « El Calafate : luxe, calme et volupté ». Il sonnait bien celui là. Mais était complètement faux.

Aprés de retour de Torres del Paine, je quitte Puerto Natales (Chili) pour l’Argentine et sa célèbre ville d’El Calafate. Nom de ville qui fait très oriental d’ailleurs. Cette ville est un passage obligé pour aller voir le somptueux glacier du Perito Moreno.
El Calafate, il faut dire les choses, n’a rien d’intéressant. Ce n’est qu’un point de départ pour le glacier. Chère et attrape-touristes elle est. Passons.

Comment aller voir le Perito Moreno à partir d’El Calafate, à 80km de distance ? Voici le recette :
Prenez un bus à partir de Puerto Natales.
Saupoudrez-y quelques francophones à l’intérieur.
Rencontrez-y un suisse pompier avec un prénom un peu bizarre (« Cet »).
Laissez reposer une nuit.
Le lendemain, empruntez un marqueur et une feuille de papier à la réception de votre hostel.
Inscrivez dans la langue du pays « Glaciar Perito Moreno ».
Ajoutez-y un smiley:).
Échauffez-vous bien le pouce et positionnez vous stratégiquement à la sortie de la ville, sur une route fréquentée.
Postez votre suisse de la veille bien droit avec la feuille bien visible dans la main.
Tendez le pouce.
Attendez environ 1 heure.
Montez dans la seule voiture qui s’est arrêtée pour vous emmener.
Dégustez bien chaud avec de la glace et profitez !

Bravo ! Vous venez d’économiser un long trajet en bus !

Vous l’aurez compris, nous sommes allés voir le glacier du Perito Moreno en faisant du stop. C’est possible. Nous sommes tombés sur une famille chilienne, de Vina del Mar, en vacances avec leur enfant de 7ans (un air de Rihanna ce petit non?), le futur Alexis Marquez du Barça !. Nous avons passé la journée avec eux à visiter le glacier. A nous arrêter en voiture dans des petits coins bien sympathiques, là où le bus aurait tracé sa route.

Parlons glace maintenant. Le glacier du Perito Moreno se trouve dans le parc national de Los Glaciares, en Argentine (pour ceux qui l’aurait oublié). Il est l’un des seuls glaciers de Patagonie qui n’est pas en régression. Il avance de 2 mètres chaque jour. Autres chiffres impressionnants : 60 mètres de hauteur, 5000 mètres de front, 30 km de longueur, 250 km², … (encore plus de chiffres qui font mal à la tête sur Wikipédia :http://fr.wikipedia.org/wiki/Glacier_Perito_Moreno).

Un sacré bout de glace ce Pepito ! Les photos parlent d’elles mêmes encore une fois (à quoi ça sert que j’écrive?). Des couleurs magnifiques, changeantes suivant le soleil. Un monstre de glace qui s’élève devant vous. Une vue sans fin vous donnant une idée de l’étendue de la bête. Des craquèlements discontinues qui vous font entendre que ce glacier vit bel et bien et avance. Des chutes de glace dans l’eau qui en assommerait plus d’un. Vous en oubliez les rambardes à touristes qui vous guident tout au long de la visite. C’est bien le Perito Moreno que vous avait devant vos yeux.

La journée passe. Nous revenons sur le parking pour reprendre la route avec la famille chilienne. Que voyons-nous ? Un camping car. Mais pas n’importe lequel. Un camping immatriculé, je vous le donne dans le mille, à Toulouse, 31, Haute-Garonne.

Parce que je ne vous ai pas dit une chose. Le matin même, quand nous faisions du stop. Ce même camping car nous est passé devant le nez, malgré nos cris et nos appels en Occitan. Qui aurait pu croire qu’un toulousain laisse un autre toulousain sur le bord de la route (même s’il traîne un suisse ?). Nous toquons à la porte. Nous tombons sur un couple. Nous demandons des explications claires et précises pour cette faute grave. Une question d’assurance nous répondent-ils. Camping car assuré pour deux. Ils s’en sortent bien.

Encore merci à cette famille chilienne, qui nous a gentillement invité à venir la voir à Vina del Mar si nous y sommes de passage, pour boire un verre et pour y dormir si on le souhaite.

Une famille chilienne, un suisse, une tranche de saucisson, de la glace à foison,… Pour une journée réussie, que manque-t-il finalement ?

Du Ricard.