Pour la première fois dans la saison 2011/2012 de séries, j'ai du mal à patienter d'une semaine sur l'autre pour retrouver un épisode de « Alcatraz ».
La dernière série qui m'avait fait cet effet était « Vampire diaries », certes à retardement car j'avais du passer au préalable par la case TF1 pour devenir fan (depuis la chaîne a oublié apparemment qu'elle avait un jour proposé cette série à l'antenne, ou plus probablement elle s'est rendue compte que cette fiction quand même un peu violente n'aurait jamais du avoir sa place à 16h30 le samedi après-midi et du coup elle l'a rangée précieusement dans la cave magique des bonnes séries qu'on verra un jour débarquer l'air de rien sur la TNT).
J'avais lu ici et là que ce n'était pas terrible cette nouvelle série de JJ ( je l'appelle JJ, sans savoir ce que ces J signifient) , j'ai donc regardé le pilote quasiment à contre cœur et après l'avoir visionné, il a fallu que je regarde le deuxième épisode que j'avais déjà, ça tombait bien, et si ma femme ne m'avait pas arrêtée, je me serais enfilée dans la foulée le troisième, tellement j'ai accroché. Aujourd'hui, en suivant le rythme de diffusion américain, j'en suis au sixième et toujours aussi désireuse d'en voir plus, et je m'en fous, des esprits chagrins qui invoquent « Lost » pour me dire déjà que je ne saurais jamais, ou qui trouvent ça répétitif, violent et un peu naze, moi j'aime...
Comme l'a dit ma femme, qui n'a rien à envier à Maître Yoda parfois, « ce n'est pas la destination qui compte, mais le voyage ».
Je suis partie en voyage avec JJ et je n'ai pas hâte que le trajet se termine...
Vous allez me dire que tout cet enthousiasme est absolument magnifique, je vous l'accorde, mais que vous aimeriez en savoir plus sur cette série qui me transporte (décidément je file la métaphore).
En 1963, la prison d'Alcatraz, devenue inutilement onéreuse, a été évacuée de ses prisonniers, les détenus les plus terribles que comptaient l'Amérique à ce moment là, sauf qu'ils n'ont jamais été transférés, ils ont juste disparu, corps et biens, (comme ça pouf) avec leurs gardiens. En 2012, un par un (c'est mieux pour l'intrigue), ils reviennent et leur folie sanguinaire n'est pas éteinte.
Un homme, qui était en relation avec « The Rock » à l'époque, attend la réapparition de ces hommes depuis 1963, le mystérieux Hauser. Bien malgré lui, il va se faire aider par Rebecca, une super fliquette blonde dont l'oncle était gardien à Alcatraz et le grand père détenu dans la prison. Elle apprend d'ailleurs dans le premier épisode que son papy n'était pas un gardien, mais un prisonnier, et qu'il a lui-aussi disparu en 1963. Réapparu en 2012, il a tué son coéquipier. Hasard ou coïncidence ? Voilà déjà une première question... En tout cas, ce personnage joue un rôle clé dans les disparitions a priori.
Dans sa tâche épineuse, retrouver les disparus d'Alcatraz revenus en 2012, Rebecca se fait aider par Soto, un multi thésards passionné par la prison, qui a écrit tous les ouvrages de référence sur le sujet, et qui tient accessoirement un magasin de comics. Soto, le geek ultime, est campé par le merveilleux Jorge Garcia, Hurley dans « Lost ». Là, j'avoue, que je bave d'admiration devant le génie de JJ Abrams, qui est allé chercher le personnage le plus sympathique de sa série culte, et qui a réussi à le recycler admirablement. Soto apporte la touche de second degré absolument vitale pour rendre « Alcatraz » supportable.
A chaque épisode, un prisonnier, ou un gardien (dans le cas du cinquième), réapparaît en 2012. Grâce au forfait qu'il commet immédiatement, les supers équipes en quête des méchants de 1963 sont alertées et partent aussitôt en chasse pour lui remettre la main dessus. Pour les aider dans cette tâche, ils ont les archives de l'époque et la connaissance encyclopédique de Soto sur le sujet.
Une fois le prisonnier appréhendé, il est placé dans une prison haute sécurité souterraine. JJ aime bien les choses souterraines.
Autre élément clé, comme dans « Lost », la série se décline sur deux époques : 1963 et aujourd'hui. Les deux réalités se rejoignent quasiment dans la résolution du cas.
Curieusement, en 1963, comme en 2012, un mystérieux médecin indien, campé par Parminder Negra (Neela de « Urgences), occupe la prison.
Bon, évidemment, je suis très enthousiaste mais la série a quelques menus défauts. Je me demande par exemple, si le concept d'un épisode / un détenu peut tenir très longtemps sans lasser. Avec 300 vilains, JJ a certes de la matière, mais il va falloir qu'il apprenne à se renouveler. Pour le moment, les épisodes sont toujours construits de la même façon : l'évadé frappe, on l'identifie très vite, et hop on se met à sa recherche. L'autre gros défaut de la série est lié à celui-là, les épisodes donnent parfois l'impression d'être un peu bâclés.
Quant aux questions en suspens, comme je l'indiquais en introduction, je me suis résolue à l'idée que les réponses soient accessoires. Dans l'épisode 6, Rebecca invite Soto à fournir au dernier réapparu en date l'une des cinquante explications qu'il a sur le phénomène, je trouve le clin d’œil aux losties assez savoureux, je l'avoue....