J'aime bien me demander ce que sera le monde et ce que sera l'espèce humaine dans 100, 1000, 100.000 ans ! D'ailleurs, à la question "à quelle époque tu aurais aimé vivre ?", je réponds
invariablement "dans un avenir lointain" !
Intéressant, en effet, d'essayer d'entrevoir l'avenir, à un moment où les nouvelles technologies modifient le rapport à l'espace et au temps.
L'apparition d'une nouvelle technologie a toujours eu des conséquences sur l'organisation de la société. Le langage a permis la transmission des savoirs, l'écriture a permis de les diffuser
au-delà des tribus, assurant la puissance des premiers Etats, l'imprimerie a permis la remise en cause des dogmes, ouvrant la voie aux Etats-nations, affranchis de l'Eglise ... Quel sera l'apport
des nouvelles technologies ?
La littérature est très riche sur cette question et les conclusions diverses.
Pour ma part, j'ai tendance à penser qu'à bien des égards, l'Homme, paradoxalement, en découvrant de nouvelles technologies, retourne vers d'anciennes formes de croyances ou d'organisations
sociales :
- en matière de croyances, les Hommes se détachent du monothéisme pour se fabriquer leurs dieux multiples. Confronté au marché du religieux, l'Homme butine, se construisant son propre
syncrétisme. Le monde comme un immense candomblé ! Quel avenir pour le dogme à l'ère du zapping ? Dieu est mort, les dieux sont de retour ! Le monothéisme, comme une parenthèse, courte
finalement, entre les croyances polythéistes d'hier et celles de demain.
- en matière d'organisations collectives, c'est faire preuve de peu d'imagination que de dire que les Etats-nations sont voués à disparaître sous les coups de butoir de la mondialisation et le
besoin, par effet de balancier, d'affirmer ses racines. Retour aux tribus fondées sur le partage d'identités sûres. A la différence, toutefois, que le prochain ne signifie pas forcément le
proche.
Tribus et polythéismes, monde d'hier et monde de demain !
Les Indiens disent que l'avenir est derrière nous parce qu'on ne peut pas le voir ! Il est aussi derrière nous, parce que l'Homme, en ses affects essentiels, ne change pas fondamentalement.
Demeurent toujours,en effet, et plus que jamais, le besoin de sens et d'affection.