Cela fait un peu plus de deux mois que le NanoWrimo, session 2011, a refermé ses portes. Autant de temps pour faire le point sur ma participation, son résultat, et tant que j’y suis, pour proposer quelques extraits…. avant d’ouvrir une série d’articles sur 2012 !
Le Nano 2011.
Souvenez vous de ces deux articles de 2010 : avant le nano, après le nano. Terriblement satisfait du résultat, j’avais décidé de me relancer dans l’aventure en 2011.
Permettez moi d’en faire un peu le bilan.
Tout d’abord, au niveau de ce qui était prévu : ça a dérapé ! Mais pas tant que cela…
D’abord, c’est une fois encore de la seule faute des personnages qui n’en ont fait qu’à leur tête. Tenez-vous bien, ma « princesse » a tenu à être tuée dès le premier acte ! Si ! Du coup, c’est sa servante qui a pris la relève. Les autre protagonistes ont, quant à eux, plus ou moins joué le rôle qui leur était dévolu : Amovar en Paladin coincé entre son alignement au Bien et ses désirs, Fédéryl déserteur ancien capitaine guerrier qui fuit tout ce qui lui rappelle son passé de soldat, Tâhl dernier mage gardien habitué au luxe et au confort obligé de fuir le cocon d’un palais.
La servante, Lanaÿs, est une bonne surprise. En définitive, elle est devenue un peu l’héroïne de cette histoire. Combative, passionnée, souvent blessées et fatiguée, elle a besoin de la présence de Fédéryl et d’Amovar. Même si elle est celle qui souhaite le plus rentrer a Auréca, elle se saurait se débrouiller seule.
Quelques menues surprises en cours de récit, bien évidemment, ont permis aux caractères de se révéler et de prendre du coffre. Le monde aussi a évolué : il a pris de meilleures dimensions. Je voyais Galème, le continent, trop petit. Il a désormais plus fière allure.
Ami lecteur, à ces quelques lignes tu auras deviné que je suis une fois encore heureux d’avoir participé au Nano2011 et d’avoir achevé ce manuscrit.
Avant de te parler du déroulement, permets moi ces quelques extraits.
Extrait n°1 :
La région d’Ebryon était connu dans tout le continent pour ses lacs aux eaux clairs et poissonneuses, ses chapelets d’ilôts sur lesquels on avait bati des cabanes de pêcheurs, et pour son seigneur, le Comte Framain l’Ecarlate. Si le noble était taxé d’un tel qualificatif, il le devait à son teint. D’aucun disait que les roustes appliquées avec zèle par son père, l’illustre Anothe le Cruel, y était pour beaucoup. La vraie raison était sans nul doute ailleurs, et plus assurément encore dans sa condition de mage. Il ne faisait pas de mystère que le comte, dès sa naissance, n’avait pas fait preuve de beaucoup de capacité pour le Grand Art. Son paternel avait alors fait en sorte que les leçons rentrent. Quel qu’en fut le prix. Avoir un rejeton capable de lancer des sorts étaient encore la meilleure assurance de conserver sa couronne dans les contrés de Galème. Il était si rare qu’un pratiquant naisse au sein de la noblesse, à croire que les dieux avaient bien séparer le pouvoir politique du pouvoir magique. Or Framain, bien que médiocre, avait dès l’adolescence comprit qu’il pouvait en tirer une douce vengeance. A peine seize ans fêté dans l’orgie la plus totale qu’il assassinait son père d’un claquement de doigt.
Extrait n°2 :
La lame siffla, la pointe à quelques centimètres de son cou. Lanaÿs recula et fronça ses fins sourcils. La princesse était d’humeur massacrante et ne retenait pas vraiment ses assauts, mieux valait qu’elle y prenne garde. Ce matin, on ne jouait pas. Si seulement le maître d’arme Tulerne, voire même son apprenti, pouvait avoir la bonne idée de se présenter…Une nouvelle attaque de front se dessina. Deux pas chassés, bras raccourcis, feinte dans la garde et fouetté allongée vers l’abdomen. Celle-là, la princesse Azuri en abusait, Lanaÿs n’eut aucune peine à parer. Plutôt que de se contenter de repousser sa maitresse, elle s’appuya sur le poids du coup porté pour exécuter une volte et se retrouva en excellente position pour frapper du plat de son épée le dos de son adversaire.De surprise, la princesse s’arrêta tout net et ôta son haume d’entraînement. Ses cheveux noirs ondulés, poissés par la sueur, cascadèrent le long de son visage ovale sur ses épaules. Ses yeux noirs affichaient une incompréhension, non dénuée d’une certaine admiration.
- Lani ? Où as-tu appris ce tour ?
- De mes cours de danse, majesté, ceux-là même que tu es supposée suivre aussi, répondit Lanaÿs enlevant son casque.
Extrait n°3 :
Le chaos s’épaississait dans toutes les cours, allées et salles du château. Le plus surprenant venait de l’acharnement à la lutte que menait les aurécans. D’accord, Hondar s’était douté que les gardes d’élite poseraient un problème, mais de là à ce que les cuisiniers, les jardiniers et les fonctionnaires fassent front… Cela le désespérait. Il n’avait pas pris en compte ce paramètre, obnubilé pendant des années à soudoyer et retourner les solats et leurs officiers aux moeurs de débauchés. Avoir sous estimé la loyauté du bon peuple risquait de lui couter cher !
Extrait n°4 :
Léo s’écarta vers les chevaux laissant son compagnon seul à deux pas du prisonnier. L’ancien capitaine hésita, et cela se perçut. Les deux autres montèrent en selle dans le même mouvement, avant de le scruter. Sans peine, ils devinèrent bien à quoi il pensait. Le charpentier le premier écarta les mains.
- Écoute, je suis désolé, mais ne me demande pas ça. Pas comme ça.
- Quant à moi, annonça Almovar avec les prémisces d’un sourire aux lèvres, je pense que tu as déjà cerné un pan de ma personnalité. Je ne te condamnerai pas, mais cela ne veut pas dire que tu as ma bénédiction.
- Peste ! Lança Fed. S’il n’y avait pas eu ces deux bonnes âmes, soucieux de leur karma, dit-il en approchant du prisonnier, je t’aurais égorgé. Mais puisque tu n’ais que du menu fretin… file au sud en te réveillant, car si je te revoie : point de mansuétude !
Il balança un énorme crochet du droit qui sonna l’homme, et l’envoya au sol. Fédéryl trancha ensuite ses liens et emporta ses affaires. Il monta sur son cheval, couvé par le regard moqueur d’Almovar.
- Mon ami, tu me surprends beaucoup. J’ai grand plaisir à te connaître.
Bilan du Nano :
Si tu regardes le graphique ci-dessus, tu constateras que mon rythme 2011 a été quasi équivalent à celui de 2010.
Pourtant, cela s’est avéré bien plus compliqué.
D’une part, j’ai disposé cette fois de bien moins de temps à consacrer à l’écriture. Coup de chance ou pas, j’ai été diablement plus efficace.
La préparation, car il y en a eu une, m’aura bien aidé : 1/ un Wordlquizz pour faire un bon topo de l’univers, et 2/ les premières étapes de la méthode dite « des flocons » pour définir les grandes lignes de l’histoire et les personnages.
Certes, beaucoup de choses ont varié en cours de route, il n’en reste pas moins que le WorldQuizz aura été salvateur, plus encore que les flocons. Ami lecteur, pas d’inquiétude, je prépare des billets pour te parler très prochainement de ces deux « assistances ».
A la fin du mois de novembre, l’histoire n’était pas terminée, mais j’avais engrangé 59 000 mots.
Courant décembre, le mot « FIN » apparaissait avec 69 800 mots au compteur. Le hic, c’est qu’il va y avoir pas mal de travail à la relecture !
Pourquoi ? ….. à cause de cette fichue préparation ! Un comble, non ? En fait, durant les premiers chapitres, j’ai tellement voulu coller au plan défini grâce aux flocons que j’ai « contraint » mon histoire alors que les personnages semblaient en vouloir vivre une autre. Pas si différente, mais sur des voies et avec des moyens autres.
2010 Vs 2011.
Il faut donc tirer un vrai bilan de cette nouvelle expérience. Les grandes lignes de ce que j’ai raconté en 2010 restent vraies : on part heureux et confiant, on traverser une période de doute et, si on la franchit, on déroule jusqu’à la fin. Je confirme l’intérêt et le bienfait de la régularité, et je me prouve une fois encore, qu’en me bloquant cette période, je suis capable d’achever un projet qui trainait depuis des années dans mes cartons.
L’an dernier, je plaisantais sur mon départ « à l’arrache », sans prépa d’aucune sorte, avec simplement une vague idée de l’histoire, ainsi que des personnages. Je m’étais promis de mieux planifier mon travail pour novembre 2011. Ce que j’ai fait. Le gain, comme je le dis plus haut, est important mais est à nuancer. Je vois bien que si en amont de l’écriture je détaille trop mes intentions, je vais me perdre moi-même. Les « flocons » ne sont peut-être pas fait pour moi, du moins par dans leur intégralité.
Par contre, le travail sur le WorldQuizz conjugué à une vraie description des personnages, de leur passé, de leur motivation m’a grandement aidé.
Je garde bien à l’esprit également que l’an passé, je travaillais sur une période historique et qu’il m’avait fallu faire attention à m’ancrer dans la réalité. Cette fois, sur Kalorys, j’ai pu moins me poser de question. Ce qui fait qu’avec moins de temps passé à écrire, j’en arrive à peu près au même total.
La suite ?
Devine ?
Des corrections ! Et cela risque d’être long. Le Nano2010 est lui aussi toujours en cours de relecture : d’autres yeux que les miens dissèquent actuellement le morceau. Et puisque je suis en phase d’écriture (un Livre dont vous êtes le héros, dans l’univers de Heat27, je t’en parle bientôt, promis), la reprise de cette « uchronie vampirique » ne va pas se faire de suite. Kalorys ne viendra qu’après. Ce que veut dire pas avant cet été, au mieux.
Mais ma motivation est grande, vraiment, de produire un peu plus de textes, de les publier, pour venir à ta rencontre, ami lecteur, et pouvoir en discuter.
On parle de tous ces projets « 2012″ dans un prochain billet !
Toute mon amitié à celles et ceux avec qui j’ai partagé ce nano2011, notamment sur Twitter !