Ce virus de la famille des orthobunyavirus, qui n'affecte que les ruminants, a été identifié pour la première fois au Pays-Bas et en Allemagne en novembre dernier. D'autres foyers ont depuis été recensés en Belgique et plus récemment au Royaume-Uni. La maladie se manifeste par de la fièvre, une chute de production de lait et des malformations à la naissance, en particulier chez les ovins. Le virus est transmis par des insectes vecteurs. Pour en savoir plus.
Actuellement, plus de 1.200 exploitations touchées en Europe:
En France, le dernier rapport du Ministère de l'Agriculture, du 10 février dernier indique la présence du virus sur des agneaux dans 44 nouvelles exploitations. Au total ce sont 94 élevages qui sont donc touchés dans 18 départements essentiellement du Nord de la France (02, 08,10, 14, 50, 52, 54, 55, 57, 59, 60, 62, 67, 76, 80, 86, 87, 88).
Au Royaume-Uni, le virus est au 14 février, identifié dans des prélèvements en provenance de 40 fermes dans le sud et l'est de l'Angleterre. Tous ces comtés où l'infection a été identifiée sont des zones reconnues comme potentiellement à risque lié à la présence de moucherons infectés. À l'exception d'un échantillon positif sur un bovin, tous les autres cas d'infection ont été diagnostiqués chez des ovins à ce jour.
En Allemagne, ce sont 506 exploitations qui ont été testées positives pour le virus de Schmallenberg dont 15 élevages bovins, 470 élevages de moutons et 21 élevages caprins. La quasi-totalité du territoire allemand est touché.
Aux Pays-Bas, des rapports de cas ont été transmis de 283 exploitations (au 31 décembre). En Belgique, sur 424 exploitations testées, 111 sont confirmées.
Le risque pour l'Homme reste incertain : alors que l'Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA), l'European Centre for disease Control and Prevention (ECDC) ont jugé le risque très faible mais ne peuvent l'exclure à ce stade des données, le département britannique de l'Ariculture (DEFRA) et les services britanniques vétérinaires (Veterinary Laboratories Agency) confirme l'incertitude du risque pour les humains, recommandent aux agriculteurs et aux vétérinaires de prendre des précautions d'hygiène lorsqu'ils sont en contact avec le bétail. Le Veterinary Laboratories Agency rappelle également que plusieurs souches de la famille des orthobunyavirus peuvent affecter les humains, mais l'incapacité du virus de Schmallenberg d'infecter l'Homme pourrait être liée à l'absence d'une séquence génétique spécifique. En attendant les institutions britanniques recommandent aux femmes enceintes de ne pas avoir de contact avec les moutons et les chèvres.
Le monde se ferme aux exportations européennes : La Fédération de Russie a suspendu l'importation de moutons, de chèvres et de produits dérivés de ces animaux. Le Mexique a suspendu l'importation de sperme et d'embryons de moutons, de chèvres et de bovins. L'Argentine et la Chine ont demandé de plus amples renseignements sur le virus. Des experts de Russie, d'Allemagne, des Pays-Bas et de la Commission européenne ont prévu une prochaine réunion.
Les recherches sont en cours au niveau national et européen. L'Anses en France et l'Efsa pour l'Europe ont été saisies pour évaluer les impacts et les risques de diffusion de la maladie. Et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié, au 8 février une analyse préliminaire sur les scénarii possibles de propagation du virus.
Sources: ECDC « Epidemiological update: Schmallenberg virus isolated from infected cattle and small livestock in the European Union, potential implications for human health” Ministère de l'agriculture, DEFRA (Département britannique de l'Agriculture) (Visuels), FLI (Friedrich Loeffler Institute)
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