Les mythes et fausses croyances tenaces à propos de l’investissement sont légion. Parmi les clichés récurrents, on entend souvent que les fonds communs de placements ou fonds mutuels sont des instruments bas de gamme et inappropriés pour la plupart des investisseurs. Rien n’est plus faux.
Si je vous disais (parce que je n’aime pas le fast food) que la cuisine de restaurant c’est dégueulasse… vous trouveriez ma vision assez réductrice n’est-ce pas?
Sur les dizaines de milliers de restaurants de la province, il y a des horreurs et des coups de génie. On ne peut faire de généralisation abusive. Heureusement, des guides et des mesures d’appréciation existent pour nous aider à faire des tris et choisir ce qui nous convient ou pas. Vous pouvez faire votre sélection selon votre budget, vos intolérances alimentaires, vos goûts et saveurs préférées et l’opinion des critiques et chroniqueurs culinaires. Je suis certain qu’il y a bien des douzaines d’excellents restos qui vous régaleront! Comme il y a aussi d’excellents cuistots amateurs qui excellent!
Revenons à nos chaudrons… euh, nos fonds
! Ne nous faisons pas d’illusion. Dans le beau monde de l’investissement, la majorité des instruments financiers sont en fait des FONDS. Que vous les appeliez paniers, indices, mandats, caisses communes, hedge funds, fonds de retraite, de syndicat ou fonds mutuels… ce sont des FONDS communs.On parvient ainsi facilement à expliquer pourquoi l’actif cumulé mondial des fonds est de 19 billions $ US (trillions en échelle courte) ou si vous préférez, 19 suivi de 12 zéros ! Il serait assez arrogant et de mauvaise foi d’affirmer que TOUT ce beau monde qui possède des parts est mal servi et malheureux!
Pourquoi la structure en fonds est-elle aussi étendue et appréciée?
L’IFIC (Institut des fonds d’investissement du Canada) rappelle que la mise en commun d’actifs financiers permet:
- La gestion professionnelle de portefeuille
- L’administration simplifiée et pratique
- La gestion des risques par la diversification
- Des solutions innovantes qui répondent à un large éventail d’objectifs de placement et à l’évolution des besoins des investisseurs
- Des opportunités pour les investissements étrangers et domestiques qui pourraient ne pas être directement accessibles aux investisseurs
- Une liquidité permettant aux investisseurs de répondre aux changements dans leur situation personnelle
- Un accès à l’investissement pour tous les types de personnes, y compris celles qui préfèrent investir de petites quantités à intervalles réguliers
- Le choix dans les méthodes d’achats et de frais, incluant un service complet, les services à honoraires et le libre-service
- La responsabilité et l’équité envers les investisseurs grâce à une réglementation de l’industrie et une transparence accrue
Et des fonds il y en a pour tous les goûts, toutes les spécialisations et tous les coûts. Et, figurez-vous qu’il y a même des fonds qui exigent des minimums de 10 millions de dollars. C’est le cas de certains gros fonds de couverture.
On ne devient pas gérant de fonds en claquant des doigts
Que vous demandiez à n’importe quel conseiller expert ou investisseur passionné s’il souhaite partager sa méthodologie d’investissement et l’offrir à grande échelle, il en sera enchanté! Parce que c’est un privilège et une promotion formidable. Le gestionnaire de titres individuels qui a fait ses preuves administre parfois 40, 100 ou 400 millions…
Lorsqu’il se fera remarquer, on le conduira aux commandes d’un FONDS (FCP). On lui confiera alors des milliards! Mais surtout des moyens de faire des recherches et d’envoyer sur la route des analystes qui vérifieront les prétentions et données des sociétés cotées en bourse ou privées!
Pensez-vous sérieusement qu’un chef réputé fonctionne seulement au pif? Mais non. Il a des ustensiles, des outils préférés, des tests de qualité, des fournisseurs triés sur le volet.. et UN processus, une recette quoi! C’est le POINT PRINCIPAL qui distingue l’investisseur autonome du gestionnaire professionnel. Développer et APPLIQUER un procédé efficace demande des décennies et bien davantage que de l’intuition. Évidemment quand un «chef» gestionnaire a sa RECETTE il en fait sa ou ses spécialités et fait ses achats GROUPÉS. Il partagera ensuite les résultats de son travail parmi ses clients, qui sont devenus des porteurs de parts ou actionnaires. D’où l’appellation FONDS mis en COMMUN.
Saviez-vous que l’univers des émissions obligataires est réservé aux investisseurs institutionnels comme les fonds de pension, fonds communs et caisses communes de gestion privée? Ces investisseurs institutionnels sont les premiers à mettre le grappin sur des titres de haute qualité rapportant des intérêts beaucoup plus élevés que la moyenne des certificats bancaires. Évidemment, ils ont aussi des places de choix pour entrer dans du capital-action de sociétés prometteuses et sont les partenaires privilégiés pour l’expansion de centaines d’entreprises profitables. Bref, le pouvoir du nombre est aussi un AVANTAGE dans la finance. Si vous n’avez pas des milliards pour influencer des décisions dans une multinationale, le gestionnaire du fonds que vous détenez A beaucoup de poids! Et… il l’exerce quotidiennement.Pour ma part, ce n’est pas la marque ou le nom du fonds qui m’interpelle, mais LES INDIVIDUS devant les fourneaux. Mark Mobius, Alan Radlo, Alan Wicks, Noah Blackstein, Rohit Seghal, Eric Bushell, Gerry Coleman, Daniel Dupont, Paul Moroz… etc. sont des stars car ils réussissent à fournir des rendements au-dessus de la moyenne et des indices RÉGULIÈREMENT et… avec moins de volatilité. Leurs résultats sont mesurables et PUBLICS. C’est là un autre point crucial quand vient le temps de faire un choix. Quand je veux voir ce qu’un gestionnaire a dans le ventre, je repère ses résultats lors des crises. Comment son fonds a réagi en septembre 2001, lors des attaques du World Trade Center? Sa méthode a t’elle tenu le coup lors du déclenchement de la guerre en Irak ou lors de la faillite de Lehman Brothers et de Bear Stearns? Ce sont là quelques éléments IMPORTANTS que j’analyse avant de retenir un fonds ou un autre.
Les GESTIONNAIRES de fonds sont LES as de la finance. Comme pour la restauration, il y en a des bons et des moins bons mais il y a des méthodes mathématiques pour repérer les meilleurs. Les sites et logiciels de Morningtar, GlobeInvestor ou FundLibrairy permettent d’y voir plus clair. Si vous avez de la difficulté à faire des choix ou à repérer les perles rares, un conseiller ou planificateur indépendant vous sera de grands secours.
Pourquoi les fonds sont souvent boudés ou «snobés» par certains? Les investisseurs qui ont suivi le troupeau ou les publicités tapageuses des banques lors des bulles spéculatives de 2000 ou 2007 sont entrés dans le pire moment et dans des fonds trop audacieux pour eux. Ils se sont concentrés dans des secteurs spéculatifs avec des attentes impossibles à réaliser. Lorsque le ballon a éclaté, ils n’en ont pas tiré de leçon. «C’est la faute aux fonds! Tous les fonds sont mauvais, ils m’ont arnaqué…»
Il est vrai que certains fonds ont des RFG (Ratio de frais de gestion) onéreux mais ça se discute et surtout, ça se négocie. Vous pouvez très bien obtenir, indépendamment de votre montant à investir des rabais significatifs ou un honoraire conseil TRÈS avantageux.
Et si on commençait par faire nos devoirs? Ça peut débuter par une bonne et franche discussion avec son conseiller. Prenez le temps de comprendre vos attentes et surtout les mécanismes des investissements qui vous intéresse! Les résultats à long terme sont toujours supérieurs quand l’investisseur s’implique dans SES affaires.
Et vous pourquoi achetez-vous des fonds communs? Quels sont vos préférés?