L’essayiste et professeur à l’Université Paris VIII, Guy Millière soutient les 10 propositions de Contribuables Associés pour redresser la France.
Cet article est initialement paru dans Les 4 Vérités Hebdo du 10 février 2012.
J’ai critiqué, dans ces colonnes, les principaux prétendants à la présidence de la République. Je voudrais, cette semaine, adopter un ton plus positif.
Je pense que quelques mesures simples pourraient être prises qui permettraient que s’esquisse un redressement.
Parmi ces mesures, celles proposées par mes amis de Contribuables associés me sembleraient un bon commencement. Elles sont disponibles en ligne, sur le site elections2012-contribuables.org. Elles commencent par un rappel du poids des prélèvements obligatoires, qui étouffe et stérilise ce pays, et elles tracent un chemin.
La première de ces propositions concerne l’adoption du référendum d’initiative populaire : celui-ci existe en Suisse et dans la plupart des États américains. Il permettrait de rendre la parole au peuple.
La deuxième proposition est ce qu’on appelle (d’une manière un peu ridicule), la « règle d’or », qui consiste à interdire les déficits budgétaires : cette règle a été adoptée dans plusieurs pays européens, elle devra l’être tôt pou tard en France.
Viennent ensuite une diminution du nombre d’élus et une baisse du nombre de fonctionnaires : la fonction publique française est, de fait, pléthorique, et le nombre d’élus l’est aussi, la suppression du département au profit de la région pourrait paraître judicieuse. La limitation de la fonction publique aux fonctions régaliennes de l’État permettrait de sortir d’une situation où le gouvernement est partout dans la vie quotidienne des populations et nulle part où il serait à sa place si nous étions effectivement dans un état de droit.
Supprimer le droit de grève dans les monopoles publics serait la moindre des choses, tout comme la suppression du financement public des syndicats et la suppression des subventions aux entreprises privées.
La proposition de limiter les subventions aux associations me semble insuffisante (je serais favorable à une suppression de toute subvention), mais ce serait un bon début.
Une lutte plus efficace contre la fraude aux allocations sociales serait elle-même un bon début, et devrait permettre d’aller vers une réduction drastique de toute forme d’allocation sociale.
Ces propositions ne constituent qu’une base. On pourrait y ajouter la nécessité de baisser les impôts, les taxes, et les charges, à mesure que les dépenses publiques diminuent et une diminution de la progressivité de l’impôt pour aller jusqu’à un impôt strictement proportionnel, seul respectueux du principe d’égalité de droit.
On pourrait y ajouter une réforme de la justice et du système carcéral, rétablissant la perpétuité réelle et permettant la création de prisons privées.
On pourrait y ajouter aussi une pleine mise en concurrence de la Sécurité sociale avec des assureurs privés, le passage à un système de retraites par capitalisation venant remplacer le système actuel, qui fonctionne selon un principe que, dans la finance, on appellerait escroquerie, la privatisation graduelle du système universitaire.
On pourrait envisager une réforme de la Constitution rétablissant l’équilibre des pouvoirs, faisant que le Président ne soit pas au-dessus des lois, ne puisse pas se faire élire ou réélire pour échapper à la justice (façon Jacques Chirac en 2002), doive démissionner en cas d’infraction, et n’ait pas le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale.
Il faudrait envisager de retrouver la souveraineté du pays, de façon à ce que des décisions ne puissent plus être prises à l’échelle européenne, au-dessus de la tête de la population.
Il faudrait placer dans la Constitution un principe stipulant qu’aucune loi remettant en cause la liberté de parole ne puisse être votée. Quelques mesures supplémentaires : privatiser tous les médias du « service public », supprimer toutes subventions à la presse et toute limitation du recours à la publicité dans les médias.
Si un candidat proposait ces mesures et proposait une politique étrangère fondée sur les valeurs de la civilisation occidentale, il aurait mon entier soutien. Si un candidat se contentait de reprendre les propositions de Contribuables associés, il aurait mon soutien aussi. Pour l’heure, il y a quelques candidats courageux, mais marginaux, et, parmi les « grands candidats », je ne vois personne.
Guy Millière
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