Andrea H. JAPP – Templa Mentis : 6,5/10
(Tome trois des « mystères de Druon de Brévaux)
Cet ultime tome de la série des mystères de Druon de Brévaux poursuit son petit bonhomme de chemin.
Par moments un peu décevant, par d’autres assez palpitant, nous retrouvons l’ambiance des précédents volumes (je vous joins les liens vers mes commentaires sur Aesculapius et Lacrimae en fin d’article).
Si l’intensité s’émousse dans ce dernier volume, le plaisir de lecture reste intact. Un roman de agréable qui ne répond malheureusement pas à toutes les questions et attentes.
L’intrigue se poursuit :
Druon de Brévaux, sous les traits duquel se cache Héluise Fauvel, est toujours à la recherche de la cause de la mort de son père et plus particulièrement de la mystérieuse pierre rouge. Celle-ci trouvera le chemin vers elle/lui …
Cette pierre rouge attise toutes les convoitises, et tous sont persuadés qu’Héluise Fauvel doit être au courant puisque son père l’avait entre ses mains – alors qu’en fait Héluise en sait moins sur la pierre que tous les autres. C’est ainsi que la jeune femme est poursuivie par les espions des templiers, par l’Inquisition, les hommes de main du roi, Igraine et son clan, la dangereuse Aliénor de Colème …. Tous sont à ses trousses, et certains ont parfaitement compris qu’elle sa cache sous les traits d’un jeune mire et se rapprochent dangereusement !
En même temps, Druon de Brévaux est confronté à un autre terrifiant assassinat, celui d’un homme d’église, égorgé puis crucifié au sein même de son église. Ce crime atroce est immédiatement suivi d’un autre, celui du secrétaire du prêtre … Encore une fois, le jeune mire devra faire preuve d’intelligence pour découvrir le meurtrier.
J’étais déçue par plusieurs points, en même temps agréablement surprise par d’autres.
Ma première déception vient de l’énigme de la pierre rouge et surtout de ce véritable filet de poursuivants qui se resserre autour d’Héluise.
Depuis le premier tome, des espions sont envoyés de toutes parts sur les trousses d’Héluise et j’espérais donc un magnifique troisième tome consacré presque exclusivement à cette poursuite et ce mystère. Et bien, non.
Vous avez lu les deux premiers romans, vous avez donc vu le rythme sur lequel les chapitres sont consacrés aux espions divers – ce rythme s’accélère à peine ! C’est donc une grande déception. Je pensais qu’il y aurait un vrai « show-down ».
L’histoire se poursuit donc sur la même cadence, avec un assassinat et des chapitres d’ici et là qui sont consacrés aux (trop) nombreux poursuivants de la pierre rouge. L’auteur commence même à introduire de nouveaux et inutiles personnages, des espions, qui, en fait, sont totalement superflus puisqu’on ne les rencontrera que deux ou trois fois.
L’intrigue est diluée et perd de son attrait.
A quoi bon étendre encore le filet, de multiplier encore les personnages alors que jusqu’ici on n’attendait qu’à approfondir ceux déjà introduits, de les suivre d’un peu plus près, d’être un peu plus à leurs côtés ? Pour moi, c’est donc un peu de l’énergie perdue, d’autant plus que de nombreux points demeurent sans réponses, les interactions semblent trop faciles, l’intrigue apparaît un peu bâclée, noyées sous la présence de figurants.
De la même façon, la révélation finale s’avère décevante et bien trop facile – quel hasard que d’être au bon endroit, franchement, c’est un peu tiré par les cheveux.
Bref, les mystères liés à la pierre rouge auraient mérités un peu plus de suspense, de travail peut-être, de crédibilité.
Si on retrouve avec plaisir les « ennemies » d’Héluise, de trop nombreux points restent dans l’ombre.
Nous recroisons la très dangereuse Aliénor de Colème, la femme dont Héluise doit se méfier s’il faut en croire Igraine – mais peut-on faire confiance à Igraine qui poursuit ses propres objectifs ? Oh, j’aurais aimé aller plus loin, avoir un affrontement plus poussé entre les groupes !
(et on pensait qu’Aléva devait jouer un rôle important ? Finalement elle ne prend pas du tout d’importance mais reste une figurante).
Malgré ces faiblesses, des points positifs sont indéniables.
Ainsi l’apaisement d’Héluise est bien amené, lentement, et la fin « personnelle », celle qui concerne le personnage Héluise/Druon, m’a plu, j’ai trouvé cela parfait, ni trop, ni pas assez, donc au niveau de la vie du héros c’est vraiment un plaisir d’en arriver au bout du roman. On reste presque, mais juste presque, sur sa faim. Parfait.
Et le style, je l’ai déjà souligné plusieurs fois dans les commentaires portant sur les tomes 1 et 2, est adapté au genre, j’ai tout simplement adoré, inutile de me répéter sur les détails.
Donc, sur l’intrigue et les mystères, j’ai été un peu déçu, mais sur le reste de la réalisation cela reste une belle petite série.
Une trilogie à lire pour ceux qui aiment l’époque et les polars, qui souhaitent apprendre un peu plus sur ce tout début du XIVème siècle, ou qui aiment tout simplement l’auteur.
Une série donc dont vous ne regretterez pas la lecture, mais qui ne vous laissera peut-être pas un souvenir impérissable.
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