Par conséquent, hier j'ai été heureux de lire cet article de Flora Zanichelli sur Rue89, intitulé « Au Vatican, on ne lave plus son linge sale en famille », dans lequel elle fait un peu le tour de la question et s'attaque au coeur du problème, l'argent, en citant un extrait d'article publié le 9 février dernier sur l'hebdomadaire L'Espresso :
Au mois de novembre dernier, sept inspecteurs de Moneyval, l'organisme international de contrôle des mesures antirecyclage, sont venus au Vatican. L'examen a imposé des modifications encore plus restrictives aux lois vaticanes […]. Parmi lesquelles la faculté pour l'Aif [Autorité d'information financière créée il y a un an pour permettre l'entrée du Vatican dans la “ white list ” des Etats, avec les plus hauts standards d'exactitude et de transparence dans les opérations financières, ndlr] d'inspecter chaque opération de n'importe quel institut lié au Saint-Siège, IOR et Gouvernorat compris [...].C'est moi qui graisse. Un passage à mettre en relation avec ce que je vous disais dans mon premier billet :
« Ça fait plus de 30 ans que la banque du Vatican lave plus blanc que blanc l'argent sale de la mafia et de la corruption politique, c'est historiquement et judiciairement prouvé avec une littérature à n'en plus finir, d'abord sous la gestion Marcinkus, puis De Bonis, et jamais elle n'a collaboré avec les autorités italiennes, au point qu'Antonio Di Pietro, juge symbole de l'opération mains propres, avait laissé échappé toute son amertume à la lecture du livre de Nuzzi, en déclarant que toute l'opération s'était arrêtée lorsqu'il avait commencé à frapper aux portes du Vatican :Car tout le problème est là : l'argent !
Si j'avais eu ces documents dans les années 1990, aujourd'hui nous aurions une autre République...Aujourd'hui, c'est un autre juge, Luca Tescaroli, qui renchérit :
Se avessi avuto questi carteggi negli anni '90 oggi ci sarebbe un'altra Repubblica.
Le IOR a une grande responsabilité vis-à-vis de certains événements, et notamment dans le meurtre de Roberto Calvi...Calvi qu'il fallait d'urgence réduire au silence... »
Lo Ior ha un grande debito nei confronti di determinati eventi e fra questi anche l’omicidio del banchiere Roberto Calvi.
Déjà il apparaissait clairement que le Vatican n'avait aucune intention de collaborer avec une quelconque autorité judiciaire "étrangère" pour tous les événements qui se sont produits avant avril 2011. Du reste des enquêtes sont actuellement en cours, toujours pour des questions de blanchiment dans lesquelles le IOR et nombre d'ecclésiastiques sont impliqués ! Donc le projet de loi "de réforme" actuellement en dicussion vise vraisemblablement à se protéger pour l'après avril 2011, et faire ainsi en sorte que le Saint-Siège puisse rester longtemps encore cette formidable machine à laver plus blanc que blanc (je vous le disais, les atomes crochus avec Silvio...), lavomatique si pratique pour toutes les mafias et les corrompus/corrupteurs de toute la planète, mais surtout d'Italie...
Ce que démontre parfaitement l'avis du professeur Giuseppe Dalla Torre, président du Tribunal de la Cité du Vatican, qui sera mis en ligne aujourd'hui, sur le site du quotidien Il Fatto quodiano, le journal qui a sorti l'affaire et n'est décidément pas avare de scoops en ce moment, puisqu'il nous informe aussi d'une lettre signée par le Cardinal Attilio Nicora, président de l’AIF, l’Autorité d'information financière créée par le Vatican pour lutter contre le blanchiment et tranquilliser la communauté internationale, qui lance l'alarme, une de plus ! Je vous en traduis les extraits publiés par le journal (voir l'orginal italien en P.S.) :
Observons que la nouvelle version du projet de loi réforme en totalité la structure institutionnelle du système de lutte contre le blanchiment au Vatican, en redéfinissant les rôles et des compétences de l'AIF et en modifiant ce qui avait été présenté aux inspecteurs de Moneyval en novembre dernier. Remarquons en outre que le texte de la loi actuellement en vigueur avait été convenu avec la Commission européenne au moment où il a été adopté et, en dernier lieu, qu'il a fait l'objet d'une vérification positive par la Commission mixte UE - État du Vatican, prévue par la Convention monétaire signée le 17 décembre 2009 entre l'État du Vatican et l'Union européenne.
Donc, dans cette affaire, les aspects inhérents à l'opportunité de modifier la loi, vis-à-vis de la communauté internationale, et aux risques encourus par le Saint-Siège en termes de réputation si nous adoptons des initiatives susceptibles de s'avérer incompatibles avec l'approche précédente, déjà vérifiée dans son ensemble, ne doivent surtout pas être négligés. (...)
Car l'intervention générale sur la loi qui se dessine à présent pourrait bien être considérée, vue de l'extérieur, et quand bien même à tort, comme un « pas en arrière » par rapport au chemin entrepris jusqu'à présent. (...)
Par ailleurs, pour ce qui concerne de plus près l'AIF, une première lecture rapide du projet de loi met en évidence ce qui suit, tout d'abord en faisant justement ressortir le rôle prépondérant du Secrétariat d'État en tant que responsable des politiques du Saint-Siège en matière de lutte contre le blanchiment d'argent, Secrétariat avec qui l'Autorité d'information financière doit entretenir des relations s'inspirant à une transparence et une collaboration absolues, compte tenu de son rôle de coordination nécessaire.
Le Secrétariat d'État, dirigé par le cardinal Tarcisio Bertone, numéro 2 du Vatican.
À suivre...
Jean-Marie Le Ray P.S.
Va dunque osservato che la nuova versione della legge riforma in toto l'assetto istituzionale del sistema antiriciclaggio vaticano, ridefinendo compiti e ruoli delle Autorità e modificando l'impostazione illustrata in sede di verifica Moneyval. Si consideri, inoltre, che il testo della legge ora vigente era stato concordato con la Commissione europea all'atto della sua emanazione e, da ultimo, è stato oggetto di positiva verifica nell'ambito della Commissione mista Ue - Stato della Città del Vaticano, prevista dalla Convenzione monetaria tra lo Stato della Città del Vaticano e l'Unione europea del 17 dicembre 2009.
Non va trascurato, in tutta questa materia, l'aspetto attinente ai profili di opportunità verso l'esterno e al rischio reputazionale a cui può andare incontro la Santa Sede adottando iniziative che potrebbero rivelarsi non coerenti con l'impostazione già apprezzata nel suo complesso.(...)
L'intervento generale sulla legge che sarebbe ora operato potrebbe essere visto all'esterno, anche se erroneamente, come un ‘passo indietro’ rispetto al cammino sin qui percorso.(...)
Per quanto poi riguarda specificatamente l'AIF, da una prima veloce lettura del contenuto della bozza balza evidente quanto segue: - da un lato, giustamente viene evidenziato il ruolo preminente della Segreteria di Stato quale titolare della politica antiriciclaggio della Santa Sede, con la quale questa Autorità deve rapportarsi con assoluta trasparenza e collaborazione, consideratone il necessario ruolo di coordinamento.