C’est ici que le fantastique intervient mais dans les explications et non dans les images.
Pauline s' explique après s’être excusé de son long silence: "Je ne comprends pas comment j’ai pu tomber enceinte. J’étais en train de vous attendre devant le… enfin le squelette – Le Grand Mort ? – Oui, c’est ça. – Puis d’un coup je me suis retrouvée propulsée en plein hiver devant la maison de Christo qui était à vendre. …Alors je suis rentrée à Paris et ma grossesse a été si rapide que trois mois après, j’accouchais de Blanche."
Elle leur avoue alors ne pas connaître le père et avoir très peur de sa fille, un monstre qu’elle soupçonne d’avoir poussé un vieux voisin à se défenestrer, d’avoir provoqué l’accident d’un autre et d’être même responsable de l’attentat du restaurant. C’est une petite fille de trois ans, étrange et énigmatique. Puis Erwan apprend qu’il hérite de Cristobal, le vieux au grimoire qui a écrit dans son testament :
«Tu es mon successeur. Tu es responsable du passage. Je t’ai appris tout ce que je sais. C’est à toi maintenant de poursuivre cette œuvre si importante. Le monde change trop vite. Son progrès le fait immanquablement courir à sa perte. A la vitesse où ça va tu n’auras peut-être pas le temps de former le prochain transporteur… Je te lègue ces fioles ainsi que la formule des larmes d’abeilles et le grimoire des grimoires, fais-en bon usage.»
Les deux dernières pages, je ne les ai pas comprises. On y voit une femme enceinte inconnue qui dit en caressant son ventre : «Reste calme. C’est pour bientôt. Tu t’appelleras Sombre.»
Je n’ai pas lu les deux premiers tomes, introuvables où j’étais et j’ai commencé directement par le tome 3 qui vient de sortir. Je dois dire que je ne me suis pas sentie trop perdue au début car les auteurs ont habilement résumé l’essentiel des récits précédents.
J’ai surtout beaucoup aimé le graphisme et les couleurs ainsi que le découpage des scènes avec les gros plans à l’appui quand ils deviennent nécessaires. J’ai trouvé l’ensemble très séduisant et pertinent. J’ai hâte de savoir la suite car on sent bien que ce tome n’est qu’une amorce et qu’on n’est pas encore tout à fait entré dans le vif de l’histoire. C’est le seul reproche que je ferai à ce très bel album: le récit traîne un peu trop. Le Grand Mort,T3, Blanche, de Loisel, JB Djian, Mallié, Lapierre (Vents d’Ouest, Oct. 2011, 54p.)