La censure se répand sur les outils de communication en ligne.
Google, Twitter, Skype… Récemment, ces trois grands services de communication sur Internet ont décidé de resserrer le contrôle sur le contenu qu’ils véhiculent pour satisfaire des Etats.
Twitter va désormais offrir la possibilité aux autorités administratives ou judiciaires des pays qui le souhaitent de bloquer les messages contraires aux règlementations locales. On pense immédiatement, comme Reporter sans Frontières, aux tweets échangés lors des printemps arabes qui n’auraient sans doute pas pu circuler librement avec une telle disposition.
Skype
Skype, le logiciel de téléphonie et de chat, a décidé lui aussi de se doter d’une fonction de censure. Par exemple, la version chinoise de Skype peut filtrer les conversations écrites parlant du Dalai Lama.
Le géant Google, lui, a décidé de relocaliser la fréquentation de sa plateforme de blogs « Blogger ». Concrètement, lorsque l’on cherchera désormais un site sur Blogger en se connectant depuis la France, on sera naturellement redirigé vers l’espace français de Blogger avec un accès restreint aux blogs étrangers. Evidemment, cette disposition ne concerne pas que la France mais tous les pays qui expriment le besoin de mieux contrôler les fréquentations numériques de leurs citoyens.
Géocensure
Ce glissement progressif vers une sorte de « géocensure » s’explique par une logique économique. Du point de vue des entreprises concernées, il s’agit seulement de se conformer aux lois en vigueur dans les pays où ces services s’exportent. Twitter, par exemple, s’en explique en déclarant : « Au fur et à mesure que nous nous développons à l’international, nous irons dans des pays qui ont des positions variables sur la liberté d’expression».
Il serait trompeur de penser que seules la Chine ou la Corée du Nord sont concernées. En France, par exemple, la nouvelle loi sur le génocide arménien et toutes les lois mémorielles constituent d’excellents motifs légaux de censure électronique.
En fait, plus une technologie se démocratise et plus le besoin de contrôle semble devenir inéluctable. Un peu comme si la liberté d’Internet était soluble dans la mondialisation.