Je suis en train de travailler sur mon catalogue édité par HYX en octobre-novembre 2008. Le fait de reprendre, un par un, tous mes travaux est étrange, tout comme le fait de faire une publication papier. De nombreuses questions restent en suspend et en particulier celle qui consiste dans le fait qu’une grande partie de ma pratique artistique et théorique est sur Internet. Dois-je rependre ces éléments déjà à disposition de chacun? Comment faire en sorte que le catalogue papier ne soit pas une simple entreprise de justification, de validation de mon travail, le fameux moment du catalogue pour un artiste visuel? La réponse sera sans doute dans le fait de continuer de le travail, c’est-à-dire de considérer le catalogue comme un laboratoire lié à cet autre laboratoire qu’est Internet. Une fois plongé dans le réseau, il est structurellement difficile d’en extirper son inscription parce que cette inscription du réseau n’est pas accidentelle, on a pas déposé sur Internet des textes et des images au hasard. On a essayé pendant des années d’écrire et d’imaginer véritablement sur Internet, avec le réseau, de sentir ce que cela voudrait dire une sensation, une émotion du réseau. Donc le catalogue sera sans doute un étrange objet, gardant une dépendance par rapport à cet autre. Il se situera par rapport au site Internet, il devra se lire par des allers et des retours entre les deux. Il faudra penser, au-delà de toute métaphore de l’hypertexte ou de l’ordinateur, le réseau inscrit à même le papier, l’indexation, la pagination, la table des matières, les notes de bas de page et les notes hors de la page (sur Internet). Comme si le catalogue et le réseau était une double face, un miroir impair.