Souffler le chaud et le froid, courir deux lièvres à la fois ou manger à tous les râteliers, à vous de choisir. C’est un peu ce qui se dégage selon Marcus de la tactique martellienne des dernières semaines (« Une tactique, une tactique !!! Il faudrait quand même qu’il y est une stratégie pour commencer à parler de tactique … » me disait Asefi en lisant par dessus mon épaule). Au même moment où Martelly fraternisait avec l’ALBA* et son principal animateur Hugo Chavez, le premier ministre passait quelques jours avec les autorités politiques étatsuniennes. Martelly a même profité de son périple à l’ALBA pour inviter tout le beau monde à tenir sa prochaine réunion à Jacmel, et offrir une visite guidée du pays à Chavez et à Castro. On attend les deux leaders dans les prochains mois en Haïti. Cette semaine, c’est une délégation Onusienne dirigée par les États-Unis qui vient ici revoir le mandat des Nations-Unies (entre autres le mandat de la Minustah) et sonder les cœurs afin que l’aide puisse se transformer en développement économique pour le pays. On parle de zone franche entre autres et le premier ministre a profité de la venue de tout ce beau monde pour leur rappeler que plusieurs des milliards annoncés à New York il y a deux ans se font toujours attendre. Il y aurait théoriquement assez de dossiers (dont celui du financement de l'Armée national haïtienne) pour que chaque partenaire y trouve son intérêt, mais en affaire, comme en amour, l'exclusivité est une aspiration très forte. Quelle compagne partagera le repas du gouvernement haïtien en ce soir de Saint-Valentin ? La même qui partagera son lit ?
* ALBA : Alternative bolivarienne pour les Amériques, une alliance de pays socialistes (lancée par le Venezuela et Cuba) pour combattre une zone de libre-échange entre les pays des Amériques favorisée entre autres par les États-Unis. À noter que Haïti a un statut d’observateur au sein de l’ALBA.