Faut-il fêter l'amour ? Faut-il fêter les grand-mères ? Et Noël, et les anniversaires ? Oui répondent en choeur les restaurateurs, les bijoutiers, et les fleuristes (accessoirement, pour répondre aux questions annexes, les marchands de jouets ou de dentiers, tous fabriqués en Chine, par des enfants et des femmes âgées sous payés).
A l'île de la Réunion, comme en France, c'est la crise. Mais bizarrement, les terrasses des restaurants s'ornent d'appétissants menus en ce 14 février. Et les réservations suivent. De Saint-Denis à Saint-Pierre, les restos sont pleins. Que des tables de deux. Deux, le chiffre magique. Et des menus spéciaux Saint-Valentin à 30 euros à monter. On atteint 52 euros pour de mirobolantes préparations, aux improbables dénominations : Notre Amour, Nos Caprices, Déclaration, sinon, plus simple, buffet à volonté... A grand renfort de foie gras, de pleurottes, de gambas, mais aussi d'étonnants aphrodisiaques du style piment, gingembre, et autres sauce salsa...
Pas de magret au viagra cependant... Dommage, ça aurait fait un tabac à Top chef. La vendeuse de roses, croisée au hasard de ses périgrinations, est contente : "Ben oui, asoir, ça marche bien. Il n'y a plus que ça et la fête des mères. Sinon, les gens n'ont plus de sous", se lamente-t-elle.
Les patrons de resto, en tout cas, ne se plaindront pas. Et mettront certainement un cierge devant la statue de Saint-Valentin. Gageons qu'il aura tiré un coup dans les étoiles, en cette soirée à lui dédiée. Ooops, on dérape, là...
François GILLET et Laurelen