POUR DE MEILLEURS RESULTATS
Voyons comment nous pourrons, dans nos volières, nos cours, nos jardins, obtenir des pigeons plus beaux, d'une forme plus agréable et d'une couleur plus flatteuse.
Pour être un bon colombiculteur, il faut quelques qualités indispensables : du jugement, de l'esprit de suite, de l'ordre, et quelques autres vertus, notamment la persévérance. On commencera par se procurer de bons pigeons, là où ils sont, s'assurer que l'on n'a pas reçu des « rossignols », ou des sujets souffreteux, et par-dessus tout n'en pas trop acheter, car on en serait vite dégoûté. Lorsque vous serez en possession de vos nouveaux élèves, ne craignez pas de leur donner de la place. Le pigeon n'aime pas être à l’étroit. Si vous le lâchez, que ce soit lorsqu'il aura des jeunes ; vous aurez moins de risques de le perdre, et s'il s'écarte un peu, il reviendra beaucoup plus volontiers auprès de sa compagne.
Une fois installés, vos pigeons se mettent à reproduire par couples.. Ils donnent alors des jeunes plus ou moins nombreux, plus ou moins beaux. C'est là que les difficultés commencent. L'éleveur devra, d'un oeil exercé, voir, dès le stade du nid, quels sont les meilleurs d'entre eux, pour éviter de garder, si possible pendant quatre ou cinq mois, des sujets sans grande valeur.
L'élevage des pigeons de couleur est en général plus facile, à ce point de vue, que celui des pigeons dits de forme.
En effet, le plumage, la couleur, les marques s'accusent dès le cri du nid. La forme est, au contraire, une chose fuyante, ondoyante, et plus assujettie à l'évolution de l'animal. Si l'on n'est pas très exercé, on pourra donc garder quelques semaines de plus, quelques mois peut‑être, un pigeon de forme. Mais on ne saurait jamais assez conseiller à un éleveur de ne jamais garder pour l’élevage des sujets médiocres. Ceux‑ci, pour la reproduction, n'ont jamais rien valu, et ne donneront que par un grand hasard, dû à quelque lointain atavisme, de rares sujets passables, qui à son tour, ne produiront plus rien de bon.
Trop d'amateurs conservent avec des sujets de valeur des sujets secondaires. Ils en sont issus, disent-ils. Ce raisonnement est fallacieux, car si des sujets médiocres, nous le savons trop, proviennent de très bons sujets, ce n'est pas une façon convenable de sélectionner que de les conserver. Il vaut mieux compter sur l'hérédité de bons pigeons que sur l'atavisme de médiocres. Une autre raison est qu'un sujet médiocre produit souvent plus qu'un bon sujet, mais des sujets presque toujours plus mauvais que lui-même. Les mauvais auront donc tôt fait de prendre la place des bons. On peut sans aucun doute attribuer une partie des succès remportés par certains colombiculteurs, à une plus grande rigueur et davantage de sévérité dans la sélection. Il convient donc de considérer une fois pour toutes qu'un pigeon médiocre est un péril pour l'élevage.
Si l'on veut obtenir de gros et beaux pigeons, il faut faire des croisements de sang. La taille aura tendance à augmenter si on fait reproduire, pendant la belle saison seulement. En ne laissant qu'un jeune, il sera nourri presque comme deux. Si on accepte d’obtenir des sujets de taille limitée, on élèvera trop tôt, ou en arrière saison, et on laissera toujours deux jeunes. On ne s'arrêtera sur cette pente dangereuse que lorsque quelque signe nous montrera que la dégénérescence est là, et qu'il faut la combattre par un renouvellement de sang.
La ressemblance est une chose essentiellement fugace ; c'est cependant un des points les plus dignes d'attention pour l'éleveur qui veut diriger ses sujets vers un type déterminé qu'il s'est proposé d’obtenir. On a remarqué maintes fois qu'en ligne directe et immédiate, chez la pigeon, la ressemblance avait une tendance à s'affirmer dans le sexe contraire ou pour mieux dire, qu'en général la pigeonneau mâle ressemblait à la mère, et le pigeonneau femelle au père.
Et comme, en tous cas, si ce n'est pas une loi assez générale, c'est du moins un fait très fréquent, l'éleveur ne devra pas hésiter, si le type de l'un des deux parents lui convient mieux, à l'accoupler avec le jeune de sexe opposé qui lui ressemble, et à se débarrasser de l'autre type.
Ce faisant, il aura monté la première marche de l'escalier qui mène à la salle des récompenses. Et les résultats seront, de toutes façons meilleurs, surtout si le type n'est pas très fixé, qu'en accouplant ensemble frère et soeur.
La consanguinité diminue beaucoup la fécondité, mais tout ce que l'on peut perdre de ce côté-là (car on ne peut dépasser la limite de la santé), on le regagne sur la qualité et sur le bénéfice qu'il y a à établir un type et aussi bien fixé que possible. On a remarqué, aussi que la tendance des pigeons à ressembler à leurs grands‑parents était aussi forte que celle qui les amène à ressembler à leurs parents. On aura donc intérêt à additionner ces deux forces dans un élevage bien organisé.
Enfin, rappelons qu’il est toujours préférable de n'élever qu’un très petit nombre de races. Un collectionneur ne saurait être un éleveur et en colombiculture, c'est encore la pratique de l’élevage qui est la plus intéressante.
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