L'année 2012 nous aura déjà bien surpris depuis son début, il y a à peine 6 semaines...
Après un début d'hiver plutôt en douceur, où la vue sur la femme couchée, notre montagne fétiche de l'autre côté de la
vallée du Jaur, avec son timide manteau de neige n'avait fait qu'une courte annonce de fraîcheur saisonale, juste le temps de prendre cette belle photo
nous avions démarré en janvier avec beaucoup de douceur, plutôt humide et propice à faire éclore bien précocement
les premières fleurs et bourgeons -
Il y avaient bien les anciens, qui mettaient en garde, que c'était bien trop beau,pour ne pas s'en méfier, eux, qui se rappelaient encore du terrible gêle de 1956, qui avaient fait tant de dégâts sur une nature, également sortie trop tot de son sommeil hivernal.... des vignerons d'autres régions, qui s'inquiétaient, de voire les premiers bougeons de vigne éclore... comme beaucoup d'autres, nous étions plutôt contents, de pouvoir attaquer la taille sans trop souffrir du froid et du vent sur la colline....
Pendant MillésimeBio à Montpellier, les visiteurs se régalaient de pouvoir faire une petite pause entre deux dégustations, assis paisiblement au soleil entre les halls - regarder les palmiers omniprésents autour des bâtiments se bercer au vent et presque rêver d'un apéritive sur une terrasse de café à la Comédie le soir...
C'est au premier jour de février, que la grande vague de froid - annoncée de Russie - s'abattait en vitesse sur le pays.
Du verglas, de la neige, les photos des vignes sous leur blanc manteau commençaient à apparaître sur les blogs des collègues - les salons de Loire, annoncés cette année bien chauffées à l'intérieure, accusait les premiers la défaite des visiteurs, qui craignaient, ne pas y arriver, vu l'état de certains routes.
Lisson n'a pas vu de neige, même la femme couchée n'avait pas remis sa couette, mais les vents soufflant à 85 km/h , ces fameux "rafales" venant du plateau blanc plus au Nord - la tramontane, qu'on appelle aussi le terral - ce vent, qui vient de l'intérieur des terres, nous glaçait vite jusqu'à la moelle...
L'eau de notre source, qu'on était obligé de laisser couler 24 h sur 24 h au robinet devant la porte, pour éviter la
"panne sèche" transformait le paysage en quelques ours en sculptures féeriques:
Mais les travaux dans la vigne, qui chez nous avait
heureusement pas encore remonté sa sève, sont arrêtés et les quelques fleurs hâtives, qui avaient montré le nez en janvier montrent triste mine....Va falloir se dépêcher encore une fois pour la fameuse taille de mars...
Heureusement, qu'il y a assez de bois à la maison, pour bien chauffer le petit poêle, l'eau de la
bouilloire, qui remplit les bouillottes, les pierres chaudes pour chauffer les couvertures le soir.... et le soleil dans la journée, qui nous fournit l'électricité,
pour éclairer les soirées, faire marcher la radio, qui parle de morts du froid dans tout l'Europe, de hausse des prix du fuel et du danger, de se retrouver à court d'électricité même dans des
pays, qui font encore fonctionner leurs centrales nucléaires...
je pompe, donc je suis... shadok en tenu d'hiver
La cave, fraîche en été, garde encore un bonne atmosphère, la voûte épaisse protège le vin contre le gel - et mon travail de shadok, le premier soutirage du 2011 m'a bien réchauffé... et la "précipitation par le froid", toute naturelle, sans énergie extérieure à Lisson, nous gratifie de jus déjà très claires cette année - faut toujours voire les choses du bon côté!
(Même si le nettoyage à l'eau des barriques et des tuyaux devant la porte, entre chaque tout de pompage, n'était pas de tout plaisir à - 4°C)