Les dommages collatéraux, ce sont les conséquences pour l'ensemble de la société et de l'environnement et au-delà des dangers pour la santé, de la consommation de drogues. C'est ce que la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) appelle « l'envers du décor », le nom de sa nouvelle campagne d'information qui démarre au 13 février sur Youtube (Cliquer sur le visuel ci-contre). Avec cette nouvelle campagne interactive, la MILDT souhaite que les usagers puissent partager cette prise de conscience altruiste.
Avec 13,4 millions de personnes à l'avoir déjà expérimenté et plus de un million de personnes en faisant un usage régulier, l'augmentation de l'usage de cocaïne de près de 50% depuis 2005, une hausse certes légère de l'expérimentation d'héroïne, et des champignons hallucinogènes, l'augmentation des ivresses aussi, la France n'a pas encore trouvé une ligne de prévention efficace. C'est d'ailleurs ce qu'ont conclu, en décembre dernier, la Commission des Affaires sociales, puis le Sénat, rejetant le budget de la MILDT, le jugeant insuffisant et mal réparti, trop orienté répression, insuffisamment prévention.
Cette nouvelle campagne conçue pour interpeller les jeunes usagers et l'ensemble des citoyens sur leur responsabilité individuelle et collective face à la consommation des drogues a choisi, cette fois de mettre en avant les dommages collatéraux et de responsabiliser les consommateurs.
Avant tout contre les trafiquants, la campagne rappelle que le trafic lié à la consommation de drogue créé des situations de violence, de conflit, de pression sur les usagers ou les habitants des immeubles de deal, et de règlements de comptes entre dealers. Elle évoque aussi les effets sur l'environnement, avec dans le cadre de la fabrication de drogues et le rejet de substances très toxiques est également évoqué…
Décidemment, la MILDT a du mal à trouver le bon ton. On a plutôt l'impression d'un petit documentaire en deux temps, sur des jeunes bien et gentils qui font la fête en fumant du cannabis et des méchants dealers de banlieue qui font leurs affaires dans la violence. Peu de chances que l'envers du décor, la famille harcelée par les deals qui se font derrière sa porte, puisse avoir un impact réel sur la consommation.
Source : Communiqué MILDT
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