Il se pourrait que l’être et le Non-être soient les deux faces d’une même réalité.
Que l’Être ne soit qu’une autre expression, une sorte de forme matérialisée du vide.
Le « chant du Seigneur » s’exprimerait ainsi sous deux espèces : celle du Vide et celle du Plein.
Les limites inhérentes à notre perception et à nos possibilités cognitives nous voileront toujours l’infini des possibilités de connaissance, des possibles angles d’approche de l’Univers, tant au plan du Tout que du détail.
Par définition, par essence, nous sommes un élément du Tout. D’un Tout qui, de surcroît, dépasse largement la somme de ses parties et forme un réseau complexissime et parfois subtilissime d’interconnexions.
Comment pourrions-nous, en un tel cas, prétendre embrasser de notre savoir le Réel qui, par définition là aussi, nous englobe et nous dépasse d’une façon si inimaginable ?
Nous rêvons d’une connaissance complète du Réel. N’est-ce pas utopique ?
Le propos de notre quête n’est-il pas, d’avance, voué à la frustration ?
Toute démarche de connaissance nécessite une extériorisation. Car on n’observe jamais que ce que l’on perçoit comme distinct, extérieur.
L’acte de regarder, déjà, est un comblement de distance.
Pour connaitre vraiment l’authentique nature de l’Univers, il y a deux chemins : celui de la connaissance scientifique et celui de la fusion spirituelle.
Nous avons vu à quelles limites la première se heurte. Peut-être parce que son outil principal, la mathématique, est d’essence trop analytique…Peut-être parce que la perspective observateur/observé, dans sa dimension de mise à distance, s’accorde mal avec notre rapport profond à l’Univers, avec notre position et notre condition d’élément du Tout.
Dans ces conditions, la démarche spirituelle aurait l’immense avantage d’intégrer la dimension relationnelle de notre rapport à ce qui nous englobe… Elle serait un type de connaissance plus immédiat et bien plus profond.
A y regarder de plus près, l’Univers semble bien paradoxal.
Cela tient-il à notre nature ou à sa nature propre ?
Probablement les deux.
Toute affirmation devrait s’assortir de prudence, voire même de doute.
P.Laranco