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Germain Lenain marionnette du théâtre de Marionnettes Itinérant

Publié le 14 février 2012 par Moi1001

GERMAIN LENAIN2Alors que je m’étais engagé à revenir en ces lieux le 13, voila que confronté à un quotidien dérangé, j’ai remis au lendemain. Me retrouvant dans la situation que connaissaient les auteurs précédents de ces lieux, je me suis laissé emporter dans des débats intérieurs et ai vécu, que nenni ma douce amie, d’étranges nuits rêvées. Ainsi par la contemplation j’ai occupé le temps que j’aurais du vous dédier.

Si je reviens aujourd’hui transformé c’est que la fin a commencé à dérouler son fil.

 Je suis donc je suis.

Je m’appelle Germain Lenain,  je ne connais pas mon âge et chaque jour que je vis est une chance. Je ne respire pas, je ne mange pas, je ne bois pas. Je suis le reflet  qu’on transporte de lieu en lieu et qui se nourrit de ce qui l’entoure. Mon existence est celle que me prête le manipulant et si parfois, il m’arrive, par une parole, une attitude de surprendre celui qui m'anime, je ne suis fait que des matières dont il a pu se nourrir. Les guerres qu’il a vécues, les joies qu’il a pu ressentir, j’étais là, tapi dans le noir à assimiler, assimiler…

Aujourd’hui, entassés dans les malles d’acier, nous  sommes plus de cent. Je le sais, nous finirons millier à alimenter le feu qui ravage le pays ; je nous regarde,  je ne nous juge pas. Voila ce que je me dis  alors que je m’apprête à donner l’assaut. Chaque fois je me demande, sont-ce les derniers instants ? Le seraient-ils, je veux en profiter pleinement. Autour de moi, les regards ravagés de mes comparses me renvoient l’image de ce je dois être.

Je me souviens, lors mes premières apparitions, coiffé d’une chaussette noire, je n'étais pas rouge. Aujourd’hui rouge et vieilli, peau craquelée,  plâtre et enduits, je suis à l'image du contact avec les milliers de mains. Celles qui, curieuses, après la chaleur d’une représentation, voulaient sentir « mon vide ». De chacune, j’ai gardé une trace. De chaque représentation, elles ont été nombreuses et l’auteur ne les compte plus, j’ai tiré la substance qui fait de moi ce que je suis.

Je regarde le monde et mes yeux dessinés ont peur de ce que vous en faites.

Je suis la forme vive « de survivance » et j’offre à mon manipulant des moments de paix intérieurs qu’il se refuse lorsque je m’absente. Je suis son regard sur le monde, je suis le vide qui l’habite, je suis la joie des enfants, je suis l’interrogation.

Je m’appelle Germain Lenain.

Pour la Cie Les Mille et une Vies et son Théâtre de Marionnettes Itinérant, nous reviendrons le 17


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