L’autorité des mères sur leurs fils est si grande, qu’elles ne peuvent jamais devenir leurs sujettes, alors même qu’ils seraient rois et disposeraient d’un pouvoir absolu sur toutes les personnes vivant dans leurs états. Aujourd’hui que Jésus-Christ est assis dans les cieux, son humanité sainte y tient la première place à la droite du Père, en vertu de son union hypostatique avec la personne du Verbe ; même en tant qu’homme, il a le souverain domaine de tout le créé, sans en excepter Marie ; tel est l’enseignement de saint Thomas ; néanmoins, il reste toujours vrai que notre Rédempteur fut un certain temps soumis à l’autorité de Marie. L’Évangile atteste en effet que, pendant sa vie mortelle, Jésus voulut bien s’abaisser jusque-là : Il leur était soumis, dit saint Luc. Saint Ambroise avance mêne qu’ayant daigné prendre Marie pour sa Mère, Jésus-Christ était vraiment tenu, à ce titre, de lui obéir. En parlant des autres élus, remarque Richard, on dit qu’ils sont avec Dieu ; de Marie seule on peut dire qu’elle eut le double bonheur de se tenir soumise à la volonté de Dieu, et de voir Dieu se soumettre à la sienne.
Les Gloires de Marie par Saint Alphonse-Marie de Liguori