Dans la situation actuelle, les décideurs publics sont confrontés à une multitude de problèmes. Au cours de cette phase d’atonie de l’activité économique, il est essentiel de laisser jouer à plein les stabilisateurs automatiques, comme la règle budgétaire le permet. Sur le plan structurel, l’Allemagne a réalisé de grands progrès, notamment sur le marché du travail, qui ont généreusement porté leurs fruits au cours de la récente récession. Il reste a encore beaucoup à faire cependant pour renforcer le potentiel de croissance, compte tenu surtout du vieillissement rapide de la population. Les mesures structurelles doivent être centrées sur les domaines suivants :
• Renforcer la demande intérieure
Les réformes destinées à stimuler la demande intérieure devraient viser principalement à améliorer les conditions générales de l’investissement et de l’innovation au niveau national en intensifiant la concurrence, notamment en assouplissant la réglementation stricte en vigueur dans certains secteurs de services, en particulier les services professionnels, et à encourager plus efficacement l’innovation, par exemple en créant un crédit d’impôt au titre de la R&D, qui compléterait les aides directes dans ce domaine.
• Accroître l’apport de main-d’œuvre
Les réformes du marché du travail conduites dans le passé font partie des facteurs expliquant la remarquable résistance de l’emploi au cours de la récente récession ; elles ont en effet permis d’accroître la flexibilité du temps de travail et de réduire le chômage structurel. Il faut maintenant s’efforcer en priorité d’accroître l’apport de main-d’œuvre et d’éviter les pénuries de travailleurs qualifiés. Il faudrait notamment relever sensiblement le taux d’activité à temps plein des femmes en réduisant les désincitations fiscales pour les seconds apporteurs de revenu et améliorer encore les possibilités de garde d’enfants. De plus, l’emploi des travailleurs âgés devrait être encouragé par la suppression des désincitations au travail et l’amélioration de l’employabilité, notamment grâce à la poursuite des réformes du système d’enseignement et de formation, le but devant être d’accroître la participation à la formation tout au long de la vie. Il est important de mieux cibler les migrations de main-d’œuvre en fonction des besoins économiques, ce qui suppose d’abaisser les obstacles pour les migrants hautement qualifiés.