Des scientifiques d'Anvers viennent de tester un nouveau vaccin thérapeutique contre le VIH sur 6 bénévoles séropositifs. Les participants ont été comme vaccinés avec leurs propres cellules dentritiques, « chargées » avec les instructions génétiques du VIH. Si la vaccination permet d'améliorer la réponse immunitaire des patients, elle ne parvient pas à éradiquer totalement le virus qui modifie extrêmement rapidement ses caractéristiques génétiques. Ces résultats publiés dans l'édition du 20 février de la revue AIDS sont jugés suffisamment encourageants pour poursuivre la voie de recherche.
Ces chercheurs de l'Institut de Médecine Tropicale et de l'Hôpital universitaire d'Anvers se sont concentrés sur les cellules CD8 qui, dans le cas du VIH, ne sont pas suffisamment « soutenues » par les cellules dendritiques qui savent où attaquer le virus. Mais dans le cas du VIH, les cellules dendritiques humaines ont des difficultés à obtenir la bonne information et à soutenir les cellules CD8. Les virologues et les médecins de l'Institut de Médecine Tropicale et les hématologues de l'Hôpital universitaire ont coopéré durant des années sur la question. Ensemble ils ont réussi à «charger» les cellules dendritiques avec les informations génétiques du VIH. Des recherches ultérieures en laboratoire ont déjà démontré que ces cellules dendritiques «chargées» étaient capables d'activer les cellules « guerrières » CD8.
L'essai a été mené sur 6 personnes séropositives sous traitement. Les scientifiques ont filtré leurs cellules dendritiques à partir d'un grand volume de sang, les ont cultivées dans des tubes à essai et les ont chargées avec les instructions génétiques d'un virus VIH. Ils ont ensuite gelé les cellules chargées. Les volontaires ont reçu 4 fois, à 4 semaines d'intervalle, une petite quantité de leurs propres cellules dendritiques chargées. Après chaque vaccination, les cellules CD8 reconnaissent de mieux en mieux le virus, sans pratiquement aucun effet secondaire pour le patient. La réponse immunitaire est augmentée mais le VIH parvient encore à modifier suffisamment vite ses protéines pour échapper à l'attaque.
Le vaccin « ne vient donc pas à bout » du VIH, mais les résultats sont encourageants: le vaccin, composé de cellules dendritiques du patient, est sûr et a un effet thérapeutique certain même si insuffisant. Suffisamment pour motiver la poursuite des recherches.
Source: AIDS. 26(4):F1-F12, February 20, 2012 doi: 10.1097/QAD.0b013e32834f33e8 “mRNA-based dendritic cell vaccination induces potent antiviral T-cell responses in HIV-1-infected patients” (Visuels VIH CDC)