C comme colonialisme

Par Sergeuleski

A l'occasion du 50è anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie...

Face aux nombreux billets de blog et articles sur le passé colonial de la France (anniversaires, commémorations, appels à signature et soutien de toutes sortes)...

Voici une petite piqûre de rappel ; piqûre qui fera du bien à tous ceux qui, rongés par une culpabilité et une honte aussi inutiles qu’inefficaces, n’ont de cesse de s’identifier avec un passé qui n’est pas, à quelques exceptions près, le leur…

Car enfin… si vous et vos ascendants n'ont jamais gagné un centime sur le dos d'un autochtone du Maghreb, d'Afrique noire ou d'Extrême Orient, vous n’avez aucune raison de vous laisser porter par un tel torrent de culpabilité et de compassion mortifères qui ne sert les intérêts de personne…

Et en premier lieu, les descendants de ceux dont ces commémorations sont censées honorer la mémoire car, si ces derniers peuvent avoir besoin qu’on leur conte une histoire, une seule semble susceptible de les éclairer : une histoire qui va de la nuit des temps à l'obscurité du joug féodal à l’ombre d’un Christianisme castrateur en soutien d’un monarchisme ensoleillé et accoucheur d'une classe paresseuse et cruelle jusqu'à cette bourgeoisie du 19è siècle et la lumière aveuglante des fournaises de ses mouroirs industriels ; bourgeoisie qui, aujourd’hui encore, entre deux élections, n’a de cesser de nous faire savoir qu’elle n’a aucun compte à rendre aux gueux que nous sommes.

In fine, ce dont les Peuples asservis (religion, corruption, affairisme, messianisme mégalomaniaque et dictatorial) peuvent avoir besoin… ce n'est pas tant d'Histoire au passé que de Politique au présent, seule garantie d’une Histoire en marche vers un avenir digne de ce nom.

A bon entendeur...

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Si l’affirmation selon laquelle les religions sont des sectes qui ont réussi n’est pas totalement dénuée de fondement...

A contrario, ne peut-on pas dire du colonialisme dont les uns ne cesseront jamais de dénoncer les abus, les autres les crimes, appelant tout un peuple ou une civilisation au repentir, couvert de honte pour les siècles des siècles, et d’autres encore de s’empresser de mettre l’accent sur ses bienfaits seuls...

Ce colonialisme de l’assujettissement totale jusqu’à rendre caduque toute idée d’avant pour aujourd’hui et demain, ainsi que toute possibilité d’altérité quelle qu’elle soit...

Ce colonialisme-là ne serait-il pas tout simplement la volonté de puissance collective d’une civilisation ou d’un peuple quand cette volonté échoue dans son entreprise, et une fois l’échec consommé, quand il lui faut rendre des comptes face à l’Histoire qui ne récompense et n’absout que les vainqueurs ?

Car enfin...

Aucune civilisation, aucun peuple n’ont vocation à dominer, à soumettre et à assujettir d’autres peuples ou civilisations... sinon toutes les civilisations et tous les peuples pour peu qu’ils aient ou qu’ils se soient donnés les moyens de parvenir à leur fin, à savoir : victoire totale sans laquelle aucune absolution ni aucun droit à l’oubli ne peuvent être envisagés sur le long terme.

Extermination, assimilation et/ou esclavagisme : c'est au choix ! Et tous les choix semblent possibles, successivement et simultanément aussi !

Oui ! cette victoire devra être totale si elle doit se voir attribuer un label seul susceptible de garantir à une nation ou bien, à une civilisation et à son entreprise une immunité historique irréprochable : “Déplacements de populations mues par l’immuable nécessité de l‘Histoire humaine en marche"... même forcée, en lieu et place de l‘hideux et haïssable substantif de colonialisme avec ses détracteurs sans nombre, pour nous conter sans fin, entre mythe et réalité, la longue histoire d’une résistance héroïque à l‘envahisseur.

Et là, les géographes y retrouveront facilement leurs petits, sans oublier les ethnologues, dans une interdisciplinarité plus que féconde car, tous vous le confirmeront : ce sont les mouvements de populations qui créent l’Histoire ; aussi anciens que l’humanité tous ces mouvements dévastateurs de populations dévastatrices !

Aussi, ne soyons pas dupes : il y a bien un vocabulaire moralisateur différent selon qu’il est destiné à ceux qui réussissent, ou bien à ceux qui échouent, tout en tenant compte du fait que les peuples soumis à la terreur ne respectent, jusqu‘à s‘y soumettre totalement, amnésiques et pusillanimes, que la force des vainqueurs quand ces derniers triomphent sans conteste.

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Extrait du titre : Serge ULESKI en blogosphère

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