Un sujet grave et délicat entre les mains du Ratner ? Certains grincent déjà des dents, et on avoue être hautement circonspects. Surtout quand on voit quelle scénariste a été engagée…
Rappelons Adolf Eichmann fut un des dignitaires nazis les plus gradés, et durant la Seconde Guerre mondiale, il fut chargé de rendre possible la solution finale.
Ce fut ainsi lui qui organisa la déportation vers les camps de concentration. Après la guerre, il fuit en Argentine, où il devient mécanicien pour une usine Mercedes.
Alors traqué par Israël, il est en quelque sorte protégé par le gouvernement ouest-allemand et la CIA qui, bien que connaissant sa nouvelle identité et son lieu de vie, font en sorte de ne rien dévoiler à Israël et au Mossad, de peur qu’Eichmann ne révèle des informations sensibles.
Dont le fait que le gouvernement de Konrad Adenauer comprenait un sympathisant nazi, Hans Globke.
Mais en 1960, le Mossad parvint à localiser Eichmann et un commando fait notamment d’anciens déportés le captura en pleine rue à Buenos Aires, l’exfiltra du pays sans l’accord du gouvernement argentin, créant ainsi un conflit diplomatique. Puis Eichmann fut jugé pour crimes contre l’humanité, et pendu en 1962.
Bref, voilà un vrai sujet de cinéma, aussi complexe que délicat, qui pourrait rappeler le MUNICH de Spielberg. Alors forcément, on préfèrerait voir la chose entre les mains d’une équipe sérieuse et talentueuse. Or, on apprend de Deadline qu’un projet centré sur la traque d’Eichmann, intitulé HUNTING EICHMANN, est actuellement développé pour Brett Ratner, qui compte le réaliser.
Pour écrire le script, Anne Peacock a été engagée. Une auteure qui pour le moment, est connue pour le premier volet de la saga NARNIA, et qui travaille actuellement au live action CENDRILLON pour Universal.
Raclements de gorge… Autant dire qu’on a très peur. Car même si nous ne sommes parfois pas aussi durs avec Ratner que certains autres (on a même plutôt bien aimé LE CASSE DE CENTRAL PARK, comédie efficace bien que totalement obsolète), on ne le voit pas du tout capable de diriger un projet aussi sensible que HUNTING EICHMANN.
À moins qu’il ne se révèle, sous le poids du devoir de mémoire. Croisons les doigts, car si désastre il y a, cela pourrait être extrêmement gênant…
Doux euphémisme.
← Article Précédent