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HARD ROCK – deuxième album issu de la collaboration entre Lydia Lunch et les Londoniens de Gallon Drunk, TRUST THE WITCH est un amalgame de sons déjantés et de paroles sombres. Un produit intéressant, mais une performance vocale décevante.
Surnommée “femme fatale du rock underground”, figure de proue du No Wave New Yorkais, collaborations avec Nick Cave et Sonic Youth – le CV de Lydia Lunch (poète, musicienne, actrice…) est certes bien garni. TRUST THE WITCH est le deuxième volet de Big Sexy Noise, sa collaboration avec Gallon Drunk.Musicalement, TRUST THE WITCH est un album tantôt tantôt rapide et lourd (You’ve crossed the line), tantôt lent et sombre comme une rivière polluée (I can’t leave you alone). La plupart du temps, les mélodies sont répétitives et envoûtantes, afin de laisser la place au premier plan au texte. Régulièrement, des interludes musicaux émergent en cours de chanson, composés d’un saxophone ou d’un synthé discordants mais étrangement mélodieux.
Etant donné le pédigré de Lydia Lunch, une attention particulière est à accorder aux paroles. Effectivement, on retrouve des thèmes récurrents, tels que la sorcellerie (Mahakali Calling, Forever on the Run), l’abus de drogue (It’s not Your Fault), l’amour déchu (Collision Course), et l’apocalypse (Where You Gonna Run). Chaque leitmotiv est abordé avec une franchise, un cynisme et une rage bouillonnante qui ferait le bonheur d’un psychiatre, et qui rend l’album bien abouti de ce point de vue.
Not-so-sexy noise…
Malheureusement, le répertoire vocal limité de Mlle Lunch pèche en comparaison avec le reste de l’album. Le plus souvent, les paroles sont parlées, ou chantées d’une voix monotone. Son timbre est rauque et déplaisant, même si quelques hurelements de rage (Mahakali Calling) offrent un changement bienvenu.
En somme, TRUST THE WITCH est un album très lourd qui sonne bien, mais la voix rauque et fragile de Mlle Lunch n’est pas à la hauteur.