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[Critique] J. EDGAR de Clint Eastwood

Par Celine_diane
[Critique] J. EDGAR de Clint Eastwood
De mai 1924 à mai 1972, de Coolidge à Nixon, J. Edgar Hoover fut le grand patron du FBI. Un personnage aux multiples zones d’ombres qui a passé sa vie à traquer les secrets d’autrui tout en masquant le mieux possible le sien : une homosexualité latente, refoulée, un amour fou (et réciproque) pour son bras droit Clyde Tolson. Si le film est séduisant de tous côtés- politiquement, historiquement, cinématographiquement- il trouve son supplément d’âme dans ce paradoxe-là, cette faille dans laquelle s’engouffrent Clint Eastwood, par goût du non-dit, et Dustin Lance Black, scénariste oscarisé pour Harvey Milk, visiblement très attiré par la thématique. Fils à maman (Judi Dench, au passage impeccable), fin stratège, figure de pouvoir, monstre de détermination, petit garçon effrayé : J. Edgar Hoover est disséqué sous toutes les coutures.
Incarné par l’acteur-à-tout-faire Leonardo Di Caprio, l’un des plus grands comédiens de notre époque (oui, oui), l’homme qui a indubitablement marqué son temps, irrité autant que fasciné, bouleversé les acquis (accès à l’information, espionnage, débats juridiques) et questionné les consciences se transforme en étonnant protagoniste de cinéma. Du pain béni pour Eastwood qui puise dans la richesse psychologique de son personnage, matière à passionner. Son biopic, d’une rigueur formelle toujours remarquable, captive de bout en bout. Comme à l’accoutumée chez le cinéaste, l’élégance apparente ne cache rien de moins qu’une immense précision, et la pudeur générale dissimule de grands tourments intérieurs. Même s’il on reste bien en deçà des chocs émotionnels que furent Gran Torino ou Million Dollar Baby, J. Edgar est un film à saluer, qui conjugue Histoire et humanisme, délicatesse et politique. Avec classe, et sobriété.
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