Les points de suspension, toujours au nombre de trois, ne veulent pas d'espace avant mais exigent une espace après, mais pas de majuscule. Voici six erreurs à ne plus commettre.
Pas d'espace avant !
Bien que ce soit courant, c'est une erreur : il n'y a pas d'espace avant les points de suspension ! Toujours au nombre de trois, ils ne veulent pas d'espace avant mais exigent une espace après, comme le point " . " et la virgule " , " :
Une virgule, un point. La suite... au prochain article !
N'en abusez pas...
D'une façon générale, mieux vaut éviter de se servir des points de suspension : il dénotent en effet une allusion, un sous-entendu. Ce n'est pas une erreur, mais une faiblesse de style qui dessert le propos. Mieux vaut être franc et direct. Car il n'y a pas d'entente par sous-entendu.
Vous me comprenez...
Un texte truffé de points de suspension trahit la jeunesse, la désinvolture ou un certain manque de confiance en soi. Ils sont fréquents dans les forums et Skyblogs, où ils s'accompagnent de " kikou " et de " LOL " et voisinent avec d'autres signes de ponctuation démultipliés.
Dans ce cas, les points de suspension marquent l'hésitation ou jouent de connivence. Ils prennent l'autre à partie en lui confiant la tâche de finir les phrases et permettent de ne pas assumer ce que l'on a envie de dire. On les réservera donc aux cas de grande complicité avec le lecteur.
Si les points de suspension pouvaient parler, ils pourraient en dire des choses et des choses...
N'écrivez pas " etc... " mais " etc. "
C'est une erreur courante que terminer une énumération incomplète par " etc... " : c'est un pléonasme car les points de suspension ont dans ce cas le même sens que l'abréviation. On ne répète pas davantage : " etc, etc, etc... " !
Adieu veau, vache, cochon, etc.
Et caetera est une locution latine qui s'écrit par conséquent en italiques si elle est entière. Elle s'abrège en " etc. " où le point, unique, signale qu'il s'agit d'une abréviation. Et si l'abréviation termine la phrase (c'est souvent le cas !), on ajoute un point, et un seul. Il est donc inexact du point de vue typographique d'écrire " etc... " avec trois points.
Couper une citation avec [...]
Les points de suspension servent aussi à indiquer qu'une phrase est inachevée. Dans un dialogue, quelqu'un coupe la parole de la personne en train de parler :
- Il aurait dû être là quand...
- Ne dis pas ça, lui répondit-elle.
Pour indiquer un passage éludé dans une citation, on emploie les points de suspension entre crochets, " [...] " :
les instants hors des choses ne sont rien [...] ils ne consistent que dans leur ordre successif
Pas plus de trois !
Appelés familièrement " trois petits points ", ils sont toujours au nombre de trois, pas plus, pas moins. Les " points de suspension " sont en effet représentés par trois points alignés horizontalement au niveau de la ligne de base d'écriture : " ... ".
On utilise souvent trois caractères " . " côte à côte. Mais en français, l'espace entre ces points est plus petite. Il faudrait idéalement utiliser ce caractère unique " ... " et non pas trois points " ...
". On parle d'ailleurs de " point de suspension ", au singulier.
Si votre éditeur de texte ne corrige pas automatiquement lors de la saisie, tapez " alt+ 0 1 3 3 " sous Windows, " AltGr+ Shift+, " sous Linux, ou " alt+. " sur Mac, pour obtenir ce caractère.
Majuscule facultative
La majuscule est facultative après les points de suspension, qui ne sont pas un signe de fin de phrase. Souvent, on n'a pas réellement fini la précédente :
Ils ne viendront pas... enfin je crois !
Les points de suspension ne forcent la majuscule que s'ils se confondent avec une ponctuation de fin de phrase :
Je crois que j'ai oublié la page 4 sur cette colonne... L'avez-vous déjà pliée ?