HCup : La panne d’essence pour Toulouse.

Publié le 22 janvier 2012 par Lben

Chronique du 23 janvier 2012.

Toulouse pris à son propre jeu :

Gloucester a réussi un petit exploit en battant Toulouse grâce à un jeu ambitieux bien maîtrisé, avec sorties de balles rapides et enchaînements de temps de jeu jusqu’à ce que la défense se désorganise et ouvre des boulevards à la précision des 3/4 anglais. Bien sûr, en n’ayant pas la pression du résultat, les joueurs de Gloucester n’ont pas eu d’angoisse à prendre des risques et cela leur a bien réussi. Les Toulousains, eux, ne pouvaient pas afficher la même liberté de jeu même si, pendant 30 minutes en 1ère mi-temps, ils avaient la totale maîtrise de ce match et la machine à gagner semblait sur les rails.

Que s’est-il alors passé ? Tout simplement que, à force de multiplier les temps de jeu, les Anglais ont réussi à faire craquer physiquement leurs adversaires, ce qui n’est pas une bonne nouvelle, ni pour Guy Novès ni même pour Philippe St André. En effet, si les joueurs du Stade Toulousain n’ont pas tenu la distance physiquement, s’ils ont, par moment, été incapables d’accélérer, c’est bien sûr la conséquence d’un début de saison frénétique, aussi bien pour les internationaux mobilisés en Nouvelle-Zélande jusqu’à la finale et qui, mis à part une petite semaine de vacances, sont sur le pont depuis déjà trop longtemps, que pour le reste de l’effectif stadiste. C’est ainsi vrai aussi pour les joueurs qui ont tenu à bout de bras le club pendant ce temps-là ( McAlister, David et Fritz étaient d’ailleurs blessés la semaine dernière ). Nous ne sommes qu’en janvier avec une finale de Top14 le 9 juin et, déjà, des signes de lassitude physique apparaissent.

Est-ce que c’est grave ? Pour ceux qui ne joueront pas le Tournoi, cela ne l’est pas trop car ils pourront récupérer, même s’il y a des doublons. Par contre, pour les 12 sélectionnés par Philippe St André ( tous ne seront pas dans les 23 pour l’Italie  normalement) c’est plus inquiétant et compliqué. Le cas de Thierry Dusautoir, qui continue à aligner des performances de haut niveau mais qui ne joue pas à l’économie, est exemplaire car il va lui être très compliqué de se reposer. Capitaine de l’équipe de France, joueur incontestable à Toulouse, il faut pourtant bien trouver un moyen de l’économiser. Guy Novès va le faire dès ce week-end en faisant l’impasse sur le match contre le Racing-Métro, c’est très bien mais peut-être pas suffisant…

Une deuxième partie de HCup pas si défavorable :

Après un début de week-end compliqué, les Toulousains ont retrouvé le sourire en découvrant leur futur adversaire en quart : Edimbourg. Attention quand même à des Ecossais qui ont réalisé un très beau parcours et qui, à l’image de Gloucester, tenteront de déstabiliser les Toulousains par la multiplication des temps de jeu.  La clé du match sera exactement la même que vendredi dernier : la fraîcheur physique des Stadistes. S’ils arrivent à prendre le dessus à ce niveau-là, ils seront candidat pour la demie. Sinon, ils seront attentistes et regarderont jouer leurs adversaires, au risque que l’histoire de Gloucester ne se répète.

Si ça passe en quart, le tirage au sort les obligera à se déplacer, à priori, au Munster. Les Irlandais ont été plutôt impressionnants en passant 51 points à Northampton, et les jouer chez eux complique sacrément la tâche. Néanmoins, la Coupe du Monde a montré une génération de joueurs qui commence à baisser et une nouvelle qui ne s’est pas encore affirmée. O’Connell, O’Gara bien complété par Horan, Earls et Murray sont de sacrés adversaires mais les Toulousains ont déjà réalisé de tels exploits.

C’est Clermont qui peut espérer aller jusqu’en finale cette année. Le déplacement à Londres n’est pas une mission impossible. Les Saracens sont solides, c’est une bonne équipe Sud-Africaine, mais pas géniaux. Leur ligne de trois-quarts est finalement assez classique. Hogdson, à l’ouverture, est un excellent joueur mais quand même un peu juste au niveau international. Farrel au centre parait inhibé. Je le préférai, et de loin, en 10 où il montrait beaucoup plus de créativité et de prise d’initiative. Goode, à l’arrière, a été excellent contre Biarritz mais il est encore loin de Jason Robinson ou Andy Foden. Les Auvergats peuvent contenir les Saracens devant et prendre le score et le match à leur compte. Ensuite, ce serait soit le Leinster soit Cardiff qui sont, pour moi, les 2 favoris de la compétition. Ces 2 équipes me semblent très solides et capables d’aller au bout. La bonne nouvelle pour les français c’est qu’il n’en restera plus qu’une sur les deux, fin avril, et, qu’en plus, elle devra se déplacer en France, si Clermont passe le quart. Du coup, tout reste jouable et Clermont peut réussir son meilleur parcours Européen de l’histoire du club. Seule ombre au tableau, comme pour Toulouse, le problème de la fraîcheur de joueurs, notamment Rougerie, Bonnaire et Parra, peut être un véritable handicap pour la suite de la saison…

REAGISSEZ A CET ARTICLE ET ENVOYEZ VOS COMMENTAIRES…