« Mais Axler ne se mit pas à boire, au lieu de cela il s’effondra. Sa chute fut phénoménale. » Submergé par la peur, l’angoisse, l’épouvante, sa confiance détruite, il s’interne 26 jours en hôpital psychiatrique. Une parodie de lui-même était née. Comment était-ce arrivé? Était-ce seulement le passage du temps qui amenait décrépitude et effondrement ?
Mais, une femme qu’il connaissait, enfant, fille d’amis de longue date, fait son apparition. Cette enfant était maintenant une femme souple, épanouie, de quarante ans ; une démarche et allure garçonnière : Elle avait l’air invulnérable d’une personne heureuse. Mais Pegeen se soignait d’une rupture d’une relation lesbienne.
Une relation intense s’ensuit entre l’acteur dérouté et cette lesbienne esseulée.
Dans ce rapport de force, lui en position de faiblesse due à son âge, « Il était persuadé qu’il voyait clair dans leur avenir, et pourtant il ne pouvait rien faire pour changer les perspectives. Il était trop heureux pour opérer le moindre changement. » Et si la suite venait prouver qu’il n’était qu’un bref intermède masculin dans une vie de lesbienne ?
« Nos fêtes sont maintenant finies. Nos acteurs/comme je vous l’ai dit n’étaient que des esprits/qui se sont dispersé dans les airs, dans l’air léger.
(Prospero, La tempête de Shakespeare)
Roth, son trentième roman nous offre cette relation trépidante intensément érotique. Une novella qui explore ses thèmes qui lui sont coutumiers, famille, dépression, vieillesse solitaire et assurément pigmentée de scènes torrides, sulfureuses qui lui sont chères et cela malgré ses soixante-dix-huit ans. Roth demeure un digne ambassadeur de cette littérature américaine. Des rumeurs de prix Nobel circulent depuis quelques années.