C’est par nos confrères que quotidien Lepoint.fr que l’on apprend qu’Orange aurait envoyé une lettre à Maxime Lombardini, directeur général de Free afin de lui faire part d’un grave incident quant à l’utilisation de son réseau ainsi que sa volonté de reconsidérer les termes de l’accord qui lie les deux parties.
Selon les informations du Point qui a eu accès à cette lettre, la direction d’Orange aborde un ‘très grave incident » qui suscite de vives inquiétudes. Le 7 février au soir, le réseau et les services Orange ont été indisponibles pendant près de deux heures aux abonnés Free et Orange. Cette indisponibilité est due à un trop grand nombre de communications requises par Free sur le réseau d’Orange en lieu et place du réseau Free qui se doit de couvrir 27% de la population.
Orange demande donc à Maxime Lombardini de prendre les mesures nécessaire afin de faire transiter davantage de communications par son propre réseau et ajoute que 97% des communications de Free mobile passe par ses antennes-relais.
Outre le fait qu’Orange stipule qu’il tirera les conséquences de cet incident, la lettre va plus loin, un comité de pilotage de l’accord d’itinérance doit se tenir demain, mardi 14 février, afin de faire un état des lieux de la situation, Orange devrait par ailleurs poser ses conditions quant à la poursuite de l’accord qui semble ne plus correspondre aux cahier des charges initialement prévu.
Revenons cependant quelques semaines en arrière; SFR par la voix de son PDG Frank ESSER avait alors taclé Orange arguant que ce dernier avait littéralement « ouvert » son réseau à une concurrence aux pratiques proches du dumping :
J’ai été frappé par la stratégie d’Orange qui, en signant l’accord d’itinérance, a permis à Iliad de sortir des forfaits si peu chers. Nous avons toujours dit que nous ne signerions jamais un accord pareil
Orange lui avait répondu, par la voix de Pierre Louette (le même donc) par la présente déclaration :
Nous nous sommes sentis désignés, car nous sommes le leader du marché. Tout le monde négociait l’itinérance 2G. Dans les derniers mois, nous avons fait un avenant pour la 3G, nous avons été pragmatiques [...] « Ces tarifs sont cohérents par rapport à nos coûts et à ce que nous accordons aux grands opérateurs mobiles virtuels (MVNO). Il faut sortir du fantasme selon lequel nous aurions donné les clefs à Free. Cet opérateur nous paie une variable, comme tous les MVNO, plus un fixe, ce que ne font pas les MVNO.
Orange confirme s’il en était encore besoin que son réseau est accessible à tous les MVNO pourvu qu’ils soient en mesure d’avancer les fonds nécessaires (et qu’ils soient épaulés par l’ACERP si nous lisons entre les lignes). Avec plus de 24 millions d’abonnés propres, Orange possède des infrastructures suffisamment fiables pour héberger en sus les quelques 1,5 millions d’abonnés via des offres proposées par les MVNO. Les chiffres concernant le nombre d’abonnés Free ne devraient être connus que lors de la publication du bilan financier de la société en mai, mais il serait tout à fait intéressant de savoir où se situe la limite des infrastructures d’Orange.
Rappelons par ailleurs que le contrat qui lie Orange à Free représente une enveloppe nette de 1,5 milliard d’euros environ au bénéfice d’Orange.