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Il était une fois une famille nombreuse qui occupait un village entier à l'orée de la forêt. Depuis des lustres, rien à faire, personne ne parvenait à la maintenir soudée: la famille se déchirait en d'interminables querelles de potager. Parmi les raisons de cette mésentente figuraient en bonne place les questions d'argent. Classique. Le plus malin n'était pas le plus riche. Sa dotation lui permettait certes de rester à flot, mais certainement pas d'étendre et de perfectionner ses activités, ce qui par voie de conséquence empêchait de faire progresser le village et de le faire entrer enfin dans l'ère moderne. Les plus riches se méfiaient des nouveautés et des investissements. Ils tenaient à leurs acquis, à leurs privilèges et à leurs convictions dur comme fer. Qu'en serait-il de leur quiétude, de leur tranquillité, si le village s'ouvrait trop au monde? S'il était confronté à ces autres cités en pleine mutation? Ils redoutaient plus que tout de perdre leur pouvoir local, basé sur une accumulation d'argent qui leur servait entre autre à consolider leur patrimoine d'un autre âge. Ils redoutaient cette confrontation qui n'apporterait que malheur et désolation. Alors, rien ne bougea. Et il en fut ainsi pendant de nombreuses années. Mais...
... les années passèrent. Les siècles passèrent. Les générations se succédèrent. Le village n'existait plus. Des promoteurs immobiliers avaient racheté le terrain et construit un parc d'attractions.