- Premier émetteur de dioxyde de carbone
La terre du milieu est le premier émetteur de la planète en termes d’émissions de dioxyde de carbone. D’après les statistiques de l’Agence Internationale de l’Energie, la Chine émet 6 831.6 millions de tonnes de CO² par an (2009), soit une augmentation de plus de 200% en 20 ans. Les Etats-Unis, deuxième émetteur mondial de CO², sont responsables de 5 195 millions de tonnes de dioxyde de carbone, c’est-à-dire 6,7% de plus qu’en 1990.
Ainsi, la Chine représente 23,5% des émissions mondiales de dioxyde de carbone, loin devant les Etats-Unis (18%), la Russie (5,3% avec 1 533 millions de tonnes), l’Inde (5,5%, 1 586) et le Japon (3,8%, 1093).
L’ouverture progressive du pays réalisée par l’ancien dirigeant et secrétaire général du Parti communiste Deng Xiaoping a permis un fort développement économique de la Chine depuis les années 80, ce qui place désormais le pays comme étant la deuxième puissance mondiale derrière les Etats-Unis. Cette forte croissance s’est faite par un processus d’industrialisation à grande échelle, notamment à travers l’industrie textile et la production de biens manufacturés.
Une des conséquences de cette rapide transformation en atelier du monde est le non contrôle des émissions de dioxyde de carbone. Selon le China Daily, « seulement 20% des villes chinoises auraient une qualité de l’air acceptable si ces particules [d’un diamètre supérieur à 2,5 microns] étaient prises en compte. » En effet, seules les particules d’un diamètre supérieur à 10 microns sont aujourd’hui prises en compte dans l’évaluation de la qualité de l’air, alors que les particules fines de 2,5 microns sont à l’origine de cancers et de problèmes d’asthme. Ainsi, en 10 ans le nombre de cancers du poumon a augmenté de près de 60% en Chine entre 2000 et 2009 selon le journal La-Croix.
- Le Green Business
Malgré les constatations concernant les émissions de CO², la Chine devient un leader incontestable dans les technologies de l’environnement. John Doerr, l’associé du fonds d’investissement vert Kleiner Perkins, s’est d’ailleurs prononcé en faveur de la Chine lors de la conférence à Santa Barbara de l’ECO:nomics du Wall Street Journal : « Ma conclusion est que la Chine est en train de gagner, nous sommes à peine dans la course », en parlant de la part de marché des Etats-Unis dans le marché solaire.
Le succès de l’entreprise chinoise Suntech, premier fabricant mondial de panneaux solaires, illustre les propos de John Doerr. Les prix des panneaux solaires de la firme sont d’ailleurs moins élevés que ceux de ses concurrents directs, « de 8% à 10% » selon le président-directeur général Zhengrong Shi. De plus, les prix de l’énergie solaire sont amenés à diminuer dans les années à venir, comme le confirme, optimiste, le président de Suntech. « Nous considérons qu’en 2015 la moitié des pays de la planète auront atteint la parité réseau, autrement dit l’énergie solaire ne sera pas plus chère que l’électricité conventionnelle. On vient d’ailleurs d’apprendre qu’en Inde l’électricité solaire était déjà moins chère que celle produite à partir de diesel, et c’est aussi le cas dans de nombreux pays d’Afrique. » Le secteur solaire promet donc de se développer très largement partout dans le monde, en venant rivaliser avec les autres sources d’énergie, et la Chine se positionne comme le premier concurrent du marché.
Au delà de l’énergie solaire, les éoliennes fleurissent également dans le pays. Ainsi, Greenpeace ajoute que la Chine a « augmenté son marché éolien domestique, en doublant la capacité chaque année depuis 2003. Plus d’argent a été investi dans l’industrie renouvelable de la Chine que dans le charbon depuis 2009 ». Aujourd’hui, selon la base de données sur les éoliennes The Wind Power, la Chine est le premier producteur d’éoliennes dans le monde en termes de capacité de production d’énergie devant les Etats-Unis, et l’Allemagne.
- L’environnement au détriment de l’aspect social
L’énergie durable en Chine a de beaux jours devant elle, à la vue de la croissance rapide sur les marchés solaire et de l’éolien. En revanche, l’aspect social apparaît éclipsé par ces bons résultats. Ainsi, le Bureau National des Statistiques a publié en 2011 a publié les revenus moyens en ville et dans les campagnes, on y observe une différence de plus de un pour trois.
A propos des conditions de travail, elles sont jugées « inhumaines » selon le China Labor Watch, organisation de défense des droits des travailleurs qui a rendu un rapport en juillet dernier sur 10 entreprises chinoises travaillant pour de grandes marques mondiales. Dans les entreprises analysées, « Le nombre d’heures supplémentaires travaillées par mois varie entre 36 et 160 », et « aucune usine n’était strictement en conformité avec la législation sur le travail en Chine ».
Au niveau de l’intensité du travail, elle est qualifiée d’ « extrêmement élevée dans les dix usines ». Enfin, dans une politique de constante recherche de diminution des coûts de fabrication, « la sécurité et le bien-être des ouvriers chinois sont sacrifiés ».
- Avis Sequovia
La Chine est aujourd’hui le premier fabricant mondial sur les marchés de l’éolien et des panneaux solaires. Paradoxalement, elle est responsable de près du quart des émissions mondiales de dioxyde de carbone. Son investissement massif dans l’énergie durable peut laisser présager une avancée progressive de la Chine vers de réels efforts dans la protection de l’environnement, alors qu’elle avait refusé de s’engager à réduire de manière plus stricte ses émissions de CO² lors du sommet de Copenhague en 2009, ou plus récemment lors du sommet de Durban.
Cependant, l’aspect social reste une grande faiblesse en Chine, connue pour sa main d’œuvre bon marché qui attire de nombreuses usines étrangères, au dépend parfois du respect des droits de l’homme. Les conditions de travail restent parfois inhumaines, conséquence de la recherche à tout prix de bas coûts de production de la part des entreprises. La Chine doit donc veiller à faire appliquer la loi quant aux conditions de travail de ses citoyens, quitte à sanctionner ses entreprises et ralentir sa politique d’attraction de l’investissement étranger.