Blue (pas Suede) Shoes

Je sais je sais JE SAIS.

Ca n'est pas très sérieux de faire des billets comme celui-là où je te raconte combien le fait de posséder certains objets peut avoir sur moi un effet galvanisant. Il y a les blogueuses mode pour ça et elles le font très bien. OK. Mais voilà là l'envie est trop forte alors je me lance et je publie quand même.

Oui parce qu'en plus j'ai une petite histoire spéciale avec cet achat. Je t'explique.

C'était le début de la période des soldes et je m'étais investie d'une mission : trouver de nouvelles baskets pas trop chères pour remplacer les miennes qui criaient au secours (bon je sais les chaussures ne parlent pas donc elles ne crient pas non plus mais celles-ci laisse moi te dire que si elles avaient pu elles auraient crié un truc du genre "Achève nous plutôt et qu'on n'en parle plus".

Parce qu'elles étaient toutes cassées de partout. Les anciennes. Genre elles prenaient l'eau. Et vu la météo plutôt humide de ces derniers temps, ça devenait sérieusement problématique.

Bon. J'avais donc réussi à me convaincre que LE truc indispensable qu'il fallait que je ramène des soldes c'était ça. Note que je n'avais aucun a priori sur le modèle, la marque etc...je me laissais la possibilité d'être surprise.

Je me suis donc rendue dans un centre commercial de banlieue. J'ai fait le tour rapide des boutiques : rien ne me plaisait. OK. 

En quittant l'endroit je suis passée devant une jeanerie.

Oui tu sais ces magasins comme il en existe encore bourrés de jeans de marque et d'accessoires souvent flashy (casquettes en tête (de gondole)(huhu)) où les vendeurs ont les cheveux gominés.

Autant dire le genre de boutique où je ne mets JAMAIS les pieds habituellement.

Sauf que là en vitrine, ELLES sont là.

Enfin elle est là pour exacte.

La basket de mes rêves, d'un irrésisitible bleu électrique. Et VRAIMENT très soldée(s).

Je m'en saisis et je regarde la pointure : c'est la mienne.

Hourra.

Je l'essaie : elle rend encore mieux en vrai.

Je me rends d'un air satisfait et un peu précipité jusqu'à la caisse. Je la pose sur le comptoir.

Le vendeur me demande "Vous voulez acheter celle-là?".

Moi "Oui" puis "Enfin je préfèrerais acheter plutôt les deux à vrai dire, vous voyez" (c'était la journée du rire, je t'avais pas dit).

Il crie fort en direction d'un de ses collègues situé au fond du magasin que celui-ci doit lui rapporter une paire identique à celle-ci en hurlant ma pointure.

Quelques toutes petites minutes plus tard l'autre revient et annonce qu'il n'en trouve pas.

Moi "C'est pas grave, je vais prendre celle exposée en vitrine, cherchez pas autre chose hein c'est bien".

L'autre "Non mais je veux dire j'ai cherché on n'a pas la paire qui correspond à celle-là : l'autre chaussure je l'ai pas".

Moi "Attendez c'est impossible, vous ne pouvez pas avoir UNE SEULE chaussure dans le magasin de ce modèle, c'est dingue ça".

Là-dessus il essaie de me refourguer d'autres modèles pas beaux, je dis non gentiment et puis de moins en moins gentiment en indiquant que bon, vu que c'était ce modèle là qui m'intéressait je vais plutôt m'en aller sans rien acheter.

Vexée.

Je rentre chez moi et comme toute bonne geek qui se respecte face à une situation un peu désespérée, j'allume mon ordinateur pour trouver mon salut sur le net. J'ai beau fouiller pendant plus d'une heure l'endroit, impossible de dégoter ma pointure sur ce modèle là.

Enervée.

Et puis le temps passe. 

Et je continue de porter mes baskets trouées. 

J'ai froid. Surtout quand il pleut.

Et je retourne cette semaine au fameux centre commercial et en passant que vois-je?

MA chaussure, toujours en vitrine, toujours autant soldée, toujours aussi irrésistible.

Mon sang ne fait qu'un tour.

Je rentre.

Les vendeurs ont changé, je n'en reconnais aucun.

Je fais ma naïve, chaussure à la main "Bonjour, je voudrais acheter ce modèle s'il vous plait"

Et là le crois-tu? (oui crois-moi, sinon c'est béta) Il va dans l'arrière boutique et revient immédiatement avec la paire : ALLELUIA.

Oui je sais : Il faut sérieusement s'interroger sur ta vie quand tu commences à te réjouir autant pour des évènements aussi insignifiants.

Je sais. Et sache que j'y pense.

Mais je saurais aussi mal te décrire mon incroyable sentiment de contentement. Alors voilà.

Ca a été compliqué mais je les ai mes nouvelles shoes.

Et je les aime d'amour.

Alors je ne résiste pas à te les montrer d'ailleurs.

Pas vrai qu'elles sont MORTELLES.

C'est fini. Ici s'achève le billet inutile du jour bonjour.

Il faut quand même que je te dise avant de partir que je les mets avec TOUT.

Mais genre AVEC  T.O.U.T.

Même que je les ai portées avec mon manteau de fourrure qu'avec on dirait que je suis la meuf de Chewbacca.

Attends faut que je te retrouve la photo parce que je l'ai envoyée à quelqu'un que j'aime bien et qui comprend ce genre de penchants avant de sortir en ajoutant "Et bah tu vois, je te promets, je vais sortir comme ça!".

(Bon par contre j'ai rogné le cliché parce que ça n'apporte pas grand chose qu'on voie ma tête mais sache qu'elle était coiffée ce jour là d'un bonnet à pompons) (oui)(je n'ai pas peur du ridicule, moi tu sais)(bien au contraire, ajouterais-je).

Sinon je ne le fais pas assez souvent (d'ailleurs attends je réfléchis mais non, mais je crois même que je ne l'ai encore jamais fait) je vais dédicacer ce billet à Camille, grande prétresse du billet de blog sur les baskets.

Et puisqu'elle m'a envoyé des photos de nouveaux modèles Adidas trop canons avec du vichy dessus pour me faire rêver et même pas encore sortis (direct depuis le communiqué de presse) disons que c'est ma façon de la remercier (oui, bon, c'est bizarre comme façon de dire merci mais enfin ça fait un moment aussi que tout le monde a bien compris que je n'étais pas franchement un modèle "dans la norme", hein) (alors ça va).

Non non tu ne rêves pas : j'ai pris la peine de disposer une des chaussures sur mon petit tabouret de chez-moi-que-j'adore pour que ce soit encore plus joli. Bon je ne suis pas sûre que le tabouret apporte vraiment quelquechose mais voilà)

Je les aiiiiiiiiiiiime.

Avant que tu ne t'insurges de ce qu'il n'y a pas de musique sur ce billet alors que je suis (dé-) "rangée" dans cette catégorie là pourtant (le blog musical, donc), je te glisse un peu d'Elvis (aka Sexyyyyyyyyyyyy Elviiiiiiiiiiiis) (pardon).

Un titre particulèrement à propos, n'est ce pas?