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Harkis, un électorat déçue par les promesses non-tenues...

Publié le 13 février 2012 par Harki45

 

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Les Harkis du Loiret et d'Amiens à Paris auprès des grévistes.

Mesdames, Messieurs,

La Nation reconnaît les harkis qui se sont battus pour la France et les célèbres tous les ans par la célébration du 25 septembre. En effet, en Algérie, la France a recruté des hommes parmi les populations locales, appelé les supplétifs de l’armée française. La catégorisation des motivations des engagements et surtout le contexte dans lequel ils se sont produits (Des engagements pour la France ou contre le FLN, enrôlements forcés, engagements économiques, engagements par conviction ou par patriotisme, engagements familiale ou tribales, engagements suite aux exactions du FLN) permettent d’analyser la loyauté des troupes supplétives, louée par leurs officiers et la France de comprendre que les engagements déclencheurs furent multiples, diverses et variés.

Rappelons, que cet hommage national a été décidé en février 2001 par Jacques Chirac. Il a eu lieu pour la première fois le 25 septembre 2001 aux Invalides en en présence du Premier Ministre, Lionel Jospin.

Pourtant, un constat subsiste, les « harkis » ont été engagés dans toutes les campagnes militaires de la France et ont parfois été victimes du soutien apporté à la France, puis surtout oubliés par la France et plus particulièrement après le 19 mars 1962 qui a marqué une tragédie dans l’histoire de France. Il conviendrait de se pencher sur cette date et de son après sur leur sort des harkis qui ont été abandonnés à la vindicte du FLN pour diverses raisons et d’un rapatriement honteux dans des conditions que nous connaissons tous.

La loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés reconnaît officiellement la tragédie de la guerre d'Algérie et le drame du rapatriement, en même temps qu'elle rend hommage aux victimes civiles, aux disparus et à leurs familles. Mais, la loi ne reconnaît pas la responsabilité de la France dans les massacres de harkis et les exactions commises durant cette guerre et après le 19 mars 1962.

Même si, cette reconnaissance s’exprime par la mémoire, la gratitude et le respect, la loi du 23 février 2005, en raison de ses lacunes, ne règle pas définitivement la question de la responsabilité.

Cette situation soulève plusieurs questions dans la communauté harkie:

Comment est-il possible, après le 19 mars que les armes reprises par l’armée, les harkis désarmés et seuls qui avaient combattu aux côtés de l’armée française et qu’on les laissait avec leurs frères de sang contre lesquels ils avaient lutté furent abandonnés et massacrés pour la grande majorité d’entre eux ?

Comment set-il possible, un certain nombre d’entre eux arrivèrent par chance sur le territoire français, dans la plus grande impécuniosité, installé dans des camps de fortune, insalubres loin de tous et parqué pendant plusieurs années ?

Comment est-il possible, que le statut d’ancien combattant est reconnu aux harkis quelques années après leur arrivée, et que la première loi du 16 juillet 1987 leur est accordé des allocations et différentes aides au logement soit une vingtaine d’années plus tard ?

Revenons, sur l’article 5 de la loi de 23 février 2005. Malheureusement, l’article 5 de la loi du 23 février 2005 constitue encore un dispositif inachevé, elle ne va pas assez loin malgré l’insertion de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse qui vise à sanctionner les injures ou la diffamation envers les harkis par les peines prévues par les articles 32 et 33. Cette loi, risque, en l’état, de ne pas prendre en compte l’injure ou la diffamation qui ne rentre pas dans la loi du 29 juillet 1881 visant les harkis.

Pour conclure, Mesdames, Messieurs, bien des lacunes existent encore dans le droit français ; il nous faut les corriger pour une question de justice, la Nation doit aller dans le sens d’une amélioration de notre droit et de rendre aux harkis ce qui leurs reviennent.

Mais, attention, l’approche des élections présidentielle et législatives, mais aussi du cinquantième anniversaire de la guerre d’Algérie, certains jugerons opportun de rouvrir un débat sur la question des harkis, certains se manifesteront pour reconquérir une partie de l’électorat déçue par les promesses non-tenues.


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