Ne pas m'oublier, Ne pas les oublier

Publié le 13 février 2012 par Gentlemanw

Ce matin, je peux vous écrire, je suis avec vous, je vous regarde à travers la vitre de la grande salle. Dehors vous arrivez sur le parking, sortant des voitures, discutant pour mettre ou non un manteau, pour quelques mètres, arrivant avec de drôles de têtes, vers mon batîment.

Le soleil chauffe, cet astre d'hiver qui irradie dans un ciel bleu, l'iar doit être sec. Tout est lumineux, l'intensité des rayons entre en moi. Les arbres vides de leurs feuilles, dorment pour un futur printemps en fanfare. Ici et là des narcisses et quelques primevères bravent le froid, cette température fraîche d'une autre saison, en avance, décalés par tant de douceur.


Je regarde, je vois et surtout je me rappelle. Depuisun certain temps, je ne sais plus lequel, je suis là, je ne bouge pas tous les jours, je cherche un sens à ma vie, une vie bien remplie. Cependant je ne savais plus qui étaient mes amies, mes souvenirs me quittaient si vite, un écoulement incontrôlé. Chaque jour devenait étrange, et sans agressivité, j'ai glissé de moi-même pour ne plus savoir qui j'étais. 

Je devenais spectateur de mon propre spectre, dedans et parfois dehors.


Moi, si active, si impliquée auprès des autres, infirmière ou docteur, à moins que ce ne fût professeure, je croisais tant de monde, des gens tous les jours, tout le temps. Je travaillais, j'aimais un homme, mes deus enfants, veuve je crois, ou divorcée. Une route, lui immobile, deux enfants à élever, une route à poursuivre, seule, et ici maintenant. Des médicaments sont posés, là, mon infirmière vindra, ou elle est déjà passée, la routine ne s'accroche plus en moi.


Heureusement il y a le soleil, si chaud dans ce lieu si froid, maison de vie, de passage pour certains, je ne lis pas, je ne sais plus, hier un autre jour, je me suis perdue. Dans la brume, il y en avait dans ma tête, j'attendais alors la lumière, et la chaleur d'un guide, du soleil.

Vivement demain que je me rappelle aujourd'hui, que cela devienne un bon souvenir, un simple jeu réel d'une mémoire pleine de trous. Mais qui suis-je ?

Nylonement

A toutes les familles, les féminités hantées 

par cette maladie de la mémoire.

Copyrights des photos d'ARI SETH COHEN

Sortie américaine de son livre le 17 avril 2012

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