L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) publie, au 8 février une analyse préliminaire sur les scénarii possibles de propagation du nouveau virus de Schmallenberg. Ce rapport, concentré surtout sur la santé animale, doit contribuer à apporter aux États membres de l'UE des informations sur la situation actuelle et la situation future possible dans l'UE. Si l'Efsa appelle à des données supplémentaires pour la surveillance du virus, encore largement inconnu, l'agence envisage d'ores et déjà un risque de propagation à d'autres pays européens, dépendant du nombre de vecteurs du virus et des températures.
Quel mode de transmission ? Le virus détecté chez des ovins, des bovins et des caprins et, identifié dans plus de 1.200 exploitations en Europe du Nord (Belgique, France, Allemagne, Pays-Bas et Royaume-Uni) appartient au sérogroupe des virus Simbu transmis par des moucherons et des moustiques et il est donc très probable que le nouveau virus se transmette de la même manière. Néanmoins l'Efsa n'exclut ni la possibilité d'une transmission directe d'animal à animal, ni la transmission chez les humains : « Il est peu probable que ce nouveau virus provoque une maladie chez l'homme, mais cela ne peut pas être exclu à ce stade », précise l'Efsa.
3 hypothèses sur la situation épidémiologique actuelle : Sans connaître la sensibilité à ce virus dans toute l'UE et en faisant l'analogie au virus Akabane, l'Efsa émet 3 hypothèses sur la situation épidémiologique actuelle:
- les zones touchées sont celles où le virus aurait fait une incursion récente, aurait infecté des populations d'animaux naïves, provoqué la maladie clinique chez des animaux adultes qui donneraient aujourd'hui vie à des animaux avec malformations,
- les zones touchées sont celles où le virus serait déjà venu dans le passé mais les malformations congénitales et autres effets ont été alors faiblement observés et non déclarés, donc sont passés inaperçus,
- ou enfin les zones touchées sont des zones totalement naïves.
Afin de pouvoir réellement comprendre la situation, il faudrait connaître le statut immunitaire des populations animales, l'impact de l'infection, et sa propagation à travers l'UE. Cela doit inclure des données issues de la surveillance sérologique –actuellement en cours d'élaboration- y compris dans les zones où le virus n'a pas encore été signalé.
Un risque d'épidémie plus large affectant d'autres pays d'Europe : En raison du peu d'informations sur l'épidémiologie du virus, l'EFSA a utilisé un virus modèle (Bluetongue virus) « BTV8 » pour évaluer les conditions dans lesquelles le virus Schmallenberg pourrait se propager chez les populations sensibles. BTV8 a été choisi c'est un virus à transmission vectorielle comme le sont d'autres virus du sérogroupe Simbu, en circulation dans la population de ruminants et l'information sur BTV8 est disponible en Europe. En partant de toutes ces hypothèses, les scénarii de l'Efsa montrent que chaque fois que le nombre de vecteurs par hôte et la température sont au-dessus d'un seuil spécifique, il y a un risque d'épidémie plus large affectant d'autres pays d'Europe.
L'EFSA doittravailler avec les États membres pour veiller à ce que les données épidémiologiques recueillies dans les mois à venir fournissent une vue d'ensemble de la situation en Europe.
Source: EFSA Schmallenberg" virus: likely epidemiological scenarios and data needs, Rapport intégral
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